L'absence totale de l'éducation électorale chez le citoyen et de débats contradictoires durant la campagne, tels sont les résultats du rapport préliminaire de l'opération de monitoring des médias entreprise par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH). A l'occasion d'une conférence de presse tenue hier, Noureddine Benissad, président de la LADDH a indiqué «qu'Il n'y a pas eu de débats contradictoires, juste un monologue de candidats présenté aux électeurs» tout en précisant que les médias ont failli à leur tâche, celle «d'informer les citoyens quant aux modalités du scrutin». Le conférencier a affirmé que, cette campagne électorale a connu un accompagnement bien faible de la part des médias nationaux, «les journalistes ont plus fait dans les comptes- rendus des meetings et activités politiques que dans le journalisme d'investigation avec seulement 0,73% de reportage». Dans le même sillage, Moumène Khelil, coordinateur du monitoring, a considéré pour sa part que, «la relation entre les électeurs et les médias est la garantie du choix des représentants de la population le jour du scrutin», avant d'ajouter «cette étude peut faire avancer la liberté médiatique en Algérie». Ce rapport soulevant la question de la parité dans la couverture médiatique des candidats aux 462 sièges de la chambre basse, reste, selon les initiateurs de cette étude, peut glorifiant. «Nous avons constaté que les partis au pouvoir sont plus médiatisés d'où l'absence d'objectivité», a déclaré Amirouche Nedjaa, représentant du AWG-MM. Cette réalité a été constatée dans bon nombre de «pays arabes sauf en Palestine, où il existe plus de parité dans le traitement des infos». Le groupe arabe d'observation des médias en question, a effectué jusqu'à onze opérations de monitoring dont la dernière s'étant déroulée en Tunisie. L'analyse présentée, r et éalisée en collaboration avec l'Arab Working group for media monitoring (AWG-MM) et l'International Media Support (IMS), a concerné neuf titres de la presse quotidienne nationale, dont quatre francophones et cinq arabophones ainsi que les médias audiovisuels. Selon les données présentées, la femme active politique n'a occupé que 5,38% d'espace dans la presse écrite face à 79,50% pour les hommes alors que dans l'audiovisuel, elle n'occupe que 9,12% du temps d'expression, cela sur un total de 7 700 femmes candidates. S'agissant des indépendants et les partisans du boycott, l'étude démontre que la presse n'y a accordé aucune importance.