Kherrata a payé un lourd tribu, le 8 mai 45 où la France coloniale fêtait la victoire des alliés sur le nazisme. Un témoin oculaire évoque avec émotion les événements de Hannouz, désigné pour la circonstance Chaabet El Akhra, où des citoyens menottés ont été balancés sans scrupules dans le vide. Bakhouche se souvient que ses parents ont été emmenés d'abord au stade pour y être acheminés ensuite au pont de Hannouz. Pour que Kherrata n'oublie pas ces crimes de guerre et pour que la postérité prenne acte et que la France reconnaisse ses méfaits, cette ville a renoué avec le deuil. Un deuil éternel que personne n'est près d'oublier. L'événement concocté à partir du 2 mai est un rendez-vous pour l'histoire d'abord, mais aussi pour la jeunesse. Une jeunesse qui reprend le flambeau révolutionnaire et manifeste en ce jour à travers le sport, le chant, patriotique, expositions et conférences. Kherrata mais aussi Sétif, Guelma sont des actes de trahison et une plaie inguérissable d'un colonialisme qu'il a commis à travers son armée, ses colons, ses mercenaires. Le peuple attend reconnaissance réparation sans pour autant oublier.