En marge des travaux du 10e colloque international sur les massacres du 8 Mai 1945, qui s'est ouvert, hier, à Guelma, Mohamed Korso, historien et ancien président de la Fondation du 8-Mai-45, a déclaré à Liberté que “ce qui fait plaisir, s'agissant des massacres du 8 Mai 1945, c'est qu'il y a eu d'abord une avancée au niveau de la recherche scientifique mais il y a eu également le bannissement de certaines terminologies héritées de l'école coloniale”. Il expliquera que, pendant des années, on parlait d'évènements du 8 Mai 45 alors qu'à présent, il s'agit de massacres et c'est le concept qui est consacré actuellement. Selon lui, les massacres de Sétif, de Guelma et de Kherrata se sont étendus à toute l'Algérie parce que l'Algérie était une partie prenante dans la libération de la France à travers ses enfants qui ont été mobilisés sur les deux fronts, franco-allemand et franco-italien et ils considéraient que combattre le nazisme, combattre le fascisme, faisaient partie de la lutte contre le colonialisme français et c'est en cela qu'est organisée le 8 Mai 1945, une manifestation pacifique à Sétif. L'administration coloniale a joué la carte de la provocation et c'est ainsi que la manifestation s'est transformée en massacres, ces massacres appellent aujourd'hui à être reconnus par la France, par la nouvelle France. “Nicolas Sarkozy, provocateur, est venu en Algérie en tant que ministre de l'Intérieur et en tant que président de la République française pour nous insulter, pour nous demander pratiquement de piétiner notre propre histoire et de ne pas le déranger avec les questions qui fâchent pour le paraphraser”, dira Mohamed Korso. Et d'ajouter encore : “Aujourd'hui que la France a un nouveau président, nous espérons qu'elle fasse un geste très fort envers l'Algérie, ce geste consiste à revoir, du moins en partie, les articles de la loi de 2005 glorifiant le fait colonial, nous attendons ce geste fort de la part de François Hollande qui, j'espère avec sa nouvelle majorité, va abroger la loi du 23 février 2005, afin de mettre en place une nouvelle dynamique basée sur le respect et sur la reconnaissance par la France des crimes contre l'humanité commis en Algérie durant la guerre de Libération, cela ne relève pas de l'humiliation, c'est un acte de courage qui exprimera une volonté claire pour des relations basées sur le respect. De notre côté, en Algérie, nous devons faire le maximum pour, de manière courageuse et politique aussi, aider la France à se débarrasser de ce complexe colonial”, conclura-t-il. B N