Ils sont trois millions d'Algériens qui souffrent de cette maladie inflammatoire dont l'origine est inconnue, et dont le diagnostic est difficile, sans un dépistage poussé, ont estimé les participants à cette rencontre. Maladie chronique invalidante et fort douloureuse, la polyarthrite rhumatoïde touche une population de plus en plus importante en Algérie, estimée hier à trois millions de personnes. C'est du moins ce qu'a estimé le Pr Aicha Ladjouze Rezig, présidente de la Ligue algérienne anti-rhumatismale, lors de la deuxième journée du 12e congrès de rhumatologie, dont les travaux se sont achevés hier à l'hôtel Sheraton du Club des Pins. Evoquant les traitements possibles et la prise en charge des malades, la spécialiste a préconisé le fait que c'est l'information et la sensibilisation qui permettent de mieux appréhender ce mal qui prend de plus en plus d'ampleur et touche toutes les tranches d'âge. Selon elle, les polyarthrites rhumatoïdes, telle l'arthrose, atteignent les personnes âgées de 50 ans et plus, notamment les femmes ménopausées, mais d'autres catégories également. Le Pr Ladjouze, chef de service rhumatologie à l'hôpital de Ben Aknoun, n'a pas omis de signaler le fait que, d'origine inconnue, la polyarthrite rhumatoïde est une forme de rhumatisme qui touche préférentiellement les articulations des mains, mais aussi souvent des épaules, des genoux, des pieds et des hanches. Elle est caractérisée par une inflammation articulaire chronique évoluant par poussées, provoquant progressivement des déformations symétriques des articulations touchées et s'accompagnant de diverses manifestations touchant d'autres organes que les articulations. C'est aussi la plus fréquente des maladies rhumatismales chroniques inflammatoires de l'adulte. Etant une maladie chronique, elle peut causer des lésions permanentes et être une cause d'invalidité. La prise en charge globale de la polyarthrite rhumatoïde associe, aux médicaments de traitement de fond, des traitements symptomatiques, notamment les anti-inflammatoires, des thérapeutiques locales, des mesures de réadap- tation fonctionnelle et une prise en charge psychologique et parfois des interventions chirurgicales. Autre forme de rhumatisme évoquée, la spondylarthrite ankylosante (SA), une forme d'arthrite qui touche les articulations et la colonne vertébrale qui, selon le professeur Ladjouze, n'épargne pas les sujets jeunes. La spécialiste connue pour ses nombreux travaux sur la question a mis en évidence la nécessité d'aller vers la création de centres spécialisés et l'augmentation du nombre de spécialistes dans le domaine. «Même si cela est déjà fait et que des mesures ont été prises pour renforcer ces deux options, il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire, au vu du nombre de plus en plus important de patients atteints de cette pathologie», a-t-elle indiqué. Néanmoins, le professeur n'omettra pas de signaler les progrès enregistrés au plan des examens et des analyses biologiques qui ont tous permis, comme elle le dit, «l'amélioration de la santé du citoyen algérien». Aussi, la généralisation de l'examen échographique complémentaire est, pour elle, nécessaire pour le diagnostic de nombreuses maladies qui touchent la colonne vertébrale confortée par ceux de l'imagerie médicale et qui permettent l'établissement d'un «diagnostic précis» des maladies des os et des articulations.