La patate à moins de 40 DA, tel est le message perçu lors de l'intervention du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, lors de son intervention devant les agriculteurs et autres intervenants dans la filière de la pomme de terre à Mostaganem. Le 4e Salon international de la pomme de terre, Batatis Mosta-2012, a fermé ses portes avant-hier. Il a été inauguré le 15 mai par le ministre de l'Agriculture. Comme à l'accoutumée, il s'est tenu au centre équestre de la commune de Sayada. Cette édition a connu une très forte participation sur les plans quantitatif et qualitatif. Ils étaient 113 exposants, tous liés à la production agricole en général et à celle de la pomme de terre en particulier. On a remarqué cette année une présence renforcée des industriels de la production des machines pour la semence, la plantation, la culture, la collecte et le stockage de la pomme de terre. La présence des grenetiers et de certains laboratoires qui proposent de nouvelles formules de préparation in vitro des plants de pomme de terre et des produits agréés pour la protection du tubercule est la particularité de ce Salon. Les Coréens devaient être présents pour présenter les résultats des travaux qu'ils mènent en commun avec l'INRA dans les laboratoires d'El-Haoues, wilaya de Tiaret, sur une nouvelle variété de pomme de terre, la «chubec», qui peut pour chaque semence produire jusqu'à 80 tubercules, soit un peu plus du triple des possibilités actuelles. L'innovation ces derniers temps, c'est l'introduction de plusieurs variétés nouvelles, entre autres, la pomme de terre dite sèche pour sa transformation industrielle en chips. Le ministre a animé le premier jour une rencontre durant laquelle les agriculteurs ont suivi son intervention et intervenu pour exposer leurs problèmes. Il y a d'abord ce producteur de Oued Souf qui a été ovationné par les participants lorsqu'il s'est levé pour remercier l'Etat à travers le ministre pour ne pas avoir succombé aux pressions et évité d'importer de la pomme de terre :«Comme ça, nous continuerons de travailler et vivre.» Le principal problème des Mostaghanemis est celui de la non-disponibilité de l'eau pour une meilleure production de la pomme de terre, surtout avec l'interdiction de foncer des puits. Le wali de Mostaganem a tenu à intervenir pour demander aux agriculteurs de s'organiser en groupement d'entraide et les permis de foncer ne seront délivrés qu'à ceux qui s'engagent d'utiliser les techniques d'économie d'eau c'est-à-dire le goutte à goutte. D'autres agriculteurs présents dans la salle ont relevé avec insistance la question du déficit des moissonneuses-batteuses et des aires de stockage qui, selon leurs propos, sont en deçà des prévisions de production céréalière exceptionnelle de cette année. Le ministre a appelé les producteurs algériens de pomme de terre à se prendre en charge, d'être plus professionnels et de mieux se fédérer pour défendre leurs intérêts et ceux des consommateurs qui font leur richesse. Il expliquera la théorie «du marginalisme exponentiel» : on produit plus, on vend avec de petites marges donc on gagne plus. La journée d'hier a été consacrée aux communications. En rejoignant le 4e Salon international de la pomme de terre, nous avons été surpris à Bouguirat, au marché de gros, par les importantes quantités de pomme de terre et les prix affichés. Bonne nouvelle pour les ménagères : le prix de la pomme de terre clôture à moins de 35 DA.