La Tunisie, ce pays qui a été dans le passé un véritable havre de paix s'est reconverti aujourd'hui en un véritable fief de l'intégrisme et de l'islam radical. C'est l'un des fruits du dit «printemps arabe». Depuis la chute de Ben Ali, les groupes islamistes se sont emparés de la quasi-totalité des mosquées en Tunisie. A l'époque de l'ancien régime, les fidèles venaient dans ces lieux de cultes pour accomplir uniquement les prières. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, la mosquée est redevenue l'endroit idéal pour inciter à la violence et au nom de l'islam. Des milliers de barbus qui se sont autoproclamés «maîtres des lieux» incitent chaque jour les citoyens à se rebeller contre les dirigeants mécréants dans les pays Arabes. Ces derniers jours, les doigts des intégristes se sont pointés vers la Syrie et appellent les Tunisiens et les musulmans à se rendre dans ce pays pour combattre selon eux, le tyran et les impies. «Certaines mosquées tunisiennes aux mains d'islamistes radicaux appellent les jeunes à aller au jihad en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad», a reconnu vendredi passé, un responsable du ministère des Affaires religieuses. «C'est un problème et nous sommes en train de chercher des solutions», a déclaré lors d'un point de presse, Ahmed Bergaoui, un responsable du ministère, interrogé sur les imams qui appellent les Tunisiens à aller se battre en Syrie. Jeudi soir, le ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh avait aussi évoqué cette question, sans fournir de chiffres sur le nombre de jeunes concernés. «Nous déplorons que des jeunes s'engagent dans de mauvaises aventures. Certains ont été tués, ou emprisonnés, d'autres continuent de combattre en Syrie. Nous suivons ces choses de près», a-t-il déclaré en marge d'une réunion avec le chef du gouvernement libyen, Abderrahim Al-Kib. Si certains responsables déplorent cet état de fait, la majorité du gouvernement est accusé de fermer l'œil sur ces pratiques. Les dirigeants d'Ennahda sont également montrés du doigt par les habitants. «Ne croyez pas trop aux déclarations des politiciens issus du parti d'Ennahda. Ils tuent et participent en même temps aux funérailles de la victime», a indiqué Lotfi, un jeune Tunisien aux journalistes. Selon certains chiffres plus de 400 mosquées sont dirigées par des intégristes islamistes. Aucun chiffre exact n'a été communiqué pour l'instant en ce qui concerne les Tunisiens qui combattent dans les rangs de l'opposition en Syrie. Ce n'est pas uniquement les Tunisiens qui combattent en Syrie, des centaines de Libyens y sont également. Envoyés des innocents mourir pour rien et au nom de la religion, c'est une des conséquences du «printemps arabe». La Tunisie, pays de la paix est redevenue malheureusement, le fief de l'intégrisme et de l'islamisme radical.