La maison de la Culture Mouloud-Kacem-Naït-Belkacem de Tissemsilt a abrité deux journées d'étude sur les preuves matérielles pour les contributions de la résistance nationale dans l'Ouarsenis sous le thème «Le patrimoine culturel et de la mémoire contre l'oubli». Des conférences et tables rondes ont été animées par une vingtaine de docteurs et de professeurs éminents de l'Université d'Alger, de Bouzaréah, de Constantine, d'Oran, de Tlemcen et de Tiaret, ainsi que des experts du Centre national de recherches archéologiques (CNRA) et de la Gendarmerie nationale. La mémoire ne désigne pas seulement la faculté psychologique de nous souvenir des événements passés, c'est-à-dire d'en conserver la trace et de la réactiver à volonté au sens philosophique du terme, la mémoire est garante de l'identité humaine à travers le temps et la succession des générations. L'homme ne vit pas au présent, mais a un pied dans le passé et un autre dans l'avenir, il est mémoire et projet. Pour être fidèle à ces valeurs, la maison de la Culture Mouloud-Kacem-Naït-Belkacem de Tissemsilt a accueilli, samedi dernier, pour deux jours du mois en cours, des «Journées historiques». Cette manifestation, la première du genre dans l'Ouarsenis à l'occasion du 50e anniversaire de l'indépendance de notre pays, sera d'un apport considérable pour les jeunes de la région à double sens. En premier, comme cité ci-dessus, elle servira de rétroviseur de son passé pour témoigner de cette histoire en marche. Le point de départ de ces journées, selon les organisateurs, montre l'identité nationale. Le Dr Abdelkrim Azzoug a animé une conférence sur «L'identité nationale à travers les effets». La deuxième intervention est du Dr Ben Youcef Tlemçani de l'Université d'Alger 2, sur «La résistance algérienne con-tre le colonialisme français». La troisième intervention est du Dr Mohamed Larbi Aggoun, de l'université «Mentouri» de Constantine, sur «L'identité et les périodes de résistance de l'Ouarsenis». Une quatrième intervention du Dr Salim Drissi du Centre archéologique de l'université d'Alger 2, sur «Lecture dans les écrits durant les anciennes périodes». Une cinquième intervention du Dr Dahdouh de l'université «Mentouri» de Constantine, sur «La région de l'Ouarsenis renferme en divers endroits de son territoire des sites archéologiques de grands valeur». Le site de Aïn Torkia, qui selon les experts, a joué un rôle des plus importants dans la stratégie militaire romaine au 3e siècle. Ce site situé non loin du chef-lieu de la commune de Khemisti, fut une place importante dans la frontière romaine de cette époque. Selon une étude faite autour de cet espace archéologique, il ressort aujourd'hui que l'on observe un cimetière extra-muros, sur une terrasse de quatre escaliers. Le site est proprement entouré d'amandiers et de vestiges d'un rempart qui aurait selon cette même lecture de l'espace au détachement de la 11e cohorte des Sardes, dont on relève le passage sous le régime de GORDIEN 3. L'étude faite notamment par un groupe d'étudiants en archéologie dépêchés au cours de l'année 1994, signale également que la lecture de ce même espace fait ressortir qu'il prend départ à l'intérieur de la province par les montagnards et au sud par les tribus nomades qui furent régulièrement refoulés. L'effort guerrier romain a ainsi consisté à encercler par les routes et les massifs imprenables, l'accès de la province par l'ennemi. Dans cette région, cette voie allait de Ain Tokria à Tiaret (Tingartia), en passant par Ain Tissemsilt (ex-Vialar), Sidi Hosni (Waldeck - ROUSSEAU). Toutefois, entre Tiaret et Ain Sbiha, aucune trace de vestige n'a été relevée. Le chercheur dépêché peut également suivre cette route de Ain Sbiha qui se limite à 5 km des grottes d'Ibn Khaldoun à Maghnia (NUMERCIS - SYRORUM) par Taoughazout. Takhmaret (CHORS-BRESCORUM), Bénian à la militaria (TIMZOUNIE), Sidi Ali Benyoub (KPUTTASACORA), Hadjar - Roum (ALTAVA, et Tlemcen (POMARIA). La découverte de ces sites, selon une analyse des chercheurs, donne la date de découverte, octobre1961, lieu de découverte, sud/ouest d'Ain Tokria, datation Constantin et des fils 333 - 337. Le site de Ain Tokria, constitué d'une partie des fortifications érigées par les Romains. Par ailleurs, dans ce site, il ne reste que quelques éléments défensifs et architectoniques et des nécropoles. Ce site archéologique dévoile des vestiges de camps de soldats, cernés de remparts. On y verra notamment, des restes d'habitations, de dépôts de récoltes et d'armes, des tombes et des caveaux d'écuries. Signalons que le site historique d'Ain Tokria n'a pas dévoilé tous ses secrets. Le site d'Ain Tokria est situé à 7 km à l'est du chef-lieu de la wilaya. Il s'agit d'une grotte dont les parois sont recouvertes de gravures rupestres représentant plusieurs thèmes retraçant l'activité humaine, la flore et la faune de la région, ainsi que des écritures en OCRE ROUGE en TIFINAG et en caractères LIBYCO-BERBERES. Ce site remonte à la période NEOLITHIQUE. Oued Ain Kebeb, datation entre 360-363. Les inscriptions retrouvées en divers endroits de cet espace permettent de déceler que les caractéristiques externes donnent un nouvel exemple de monogramme constantinien. (A suivre)