Le cours qu'empruntent les évènements de la crise en Syrie continue de révéler les réels motivations des uns et des autres par leur traitement de la crise syrienne, et de surcroit depuis la nomination de Kofi Annan au poste de médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Devant l'incapacité avérée d'une intervention militaire étrangère en Syrie, l'Otan vient de réaffirmer lors de son sommet de Chicago par son premier responsable Rasmussen «l'Otan n'a pas l'intention d'intervenir en Syrie». Si l'intervention militaire étrangère en Syrie a été une option écartée depuis quelques mois, les objectifs qui lui ont été assignés continuent de rythmer le cours de la crise en Syrie. Même si l'opposition syrienne de l'extérieure représentée par le CNS de Bourhan Ghelioune a très mal pris le refus des capitales occidentales à entreprendre une action militaire contre la Syrie, ceci n'a pas été pour faire bouger son approche politique sur la crise syrienne. Ce qui a été au départ des convergences politiques entre l'opposition syrienne de l'extérieur avec ses soutiens occidentaux, les Etats-Unis et l'Union européenne et certains Etats arabes, le Qatar et l'Arabie Saoudite demeurent à l'ordre du jour. La non- adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution contre la Syrie suite au double veto sino-russe ainsi que l'opposition exprimée par le peuple syrien contre toute intervention étrangère ont été pour marquer la nouvelle étape de la crise en Syrie et de son traitement. Ce qui a été à l'origine de la nomination de Kofi Annan au poste de médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe et l'élaboration des six point contenus dans son plan de sortie de crise. L'impact du nouveau rapport dans les relations internationales illustré par le double veto sino-russe au Conseil de sécurité s'il a abouti à la nomination d'Annan, son expression se manifeste elle sur le terrain en Syrie. Les soutiens des occidentaux affichant un appui aux efforts de Kofi Annan et à la mission des observateurs onusiens dépêchés en Syrie, sont ponctués par l'expression de doutes de voir cette mission réussir. Aussi le Conseil national syrien n'étant pas acculé par ses soutiens occidentaux pour se souscrire clairement et d'une manière significative au plan de Kofi Annan est conforté dans le maintien de ses actions armées en Syrie. Ce qui n'est pas pour contraindre ses soutiens occidentaux sur fond de leurs intérêts géostratégiques via une situation instable en Syrie. C'est ce qui semble être à l'origine du cours des derniers évènements marquant la crise en Syrie, notamment s'agissant des attentats terroristes contre le peuple syrien et les tensions survenus au Nord du Liban frontalier avec la Syrie. Des faits risquant de plonger la Syrie dans la durée sous le poids d'une situation de tension et d'insécurité en plus des tensions suscitées au Liban du fait de la crise en Syrie. Sur un autre plan, si la réunion en Turquie de la réélection de Bourhan Gheloun à la tête du CNS a connu des divergences, voire des débats houleux entre les membres de ce Conseil, ceci n'est qu'une autre conséquence des divegences de fond minant cette structure. Ceci d'autant plus que le courant islamiste étant dominant au sein du CNS et ayant été à l'origine de la désignation dès le début de Bourhan Ghelioune à la tête du CNS. La dernière réunion a révélé le poids de ce courant au CNS. Le seul rival à Ghalioun ayant présenté sa candidature pour la présidence du CNS, Georges Sabra, n'a pas été le favori du courant islamiste en question. Refus non pas pour des motifs politiques ou des appréciations quant à son incapacité de pouvoir diriger le CNS mais du fait que Georges Sabra est un Syrien chrétien. Ce qui illustre amplement la vision politique portée par le courant islamiste syrien sur l'ensemble des composantes de la société en Syrie, l'exclusion de l'autre en premier rang, celui qui ne s'inscrit pas sur la voie politique du CNS et en second rang sur son origine ethnique ou religieux. C'est au vu de l'ensemble de ces éléments précités rythmant la crise en Syrie de l'intérieur et de l'extérieure que viennent se griffer les déclarations qui se font de plus en plus des responsables occidentaux sur la présence d'Al- Qaïda en Syrie au vu de la nature de attentats terroristes dans le pays. A ce propos pour ne citer que ceux émis par des responsables de la Maison Blanche, notamment Hillary Clinton et lui succédant ceux tenus par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Ceci au moment où des acteurs continuent d'alimenter la scène syrienne en armes et en soutiens logistiques aux groupes armés comptant parmi eux des terroristes étrangers. La visite annoncée de Kofi Anan en Syrie même s'il intervient après quelques semaines du déploiement des observateurs onusiens dans le pays s'inscrit dans le sillage de ces nouvelles donnes. Ceci d'autant plus que le cours des réformes politiques en Syrie se poursuit, notamment la tenue dernièrement des législatives après l'adoption d'une nouvelle Constitution. Si les capitales occidentales ont renoncé à l'intervention étrangère en Syrie, les objectifs qui lui ont été tracés non pas pour autant, étaient abandonnés, principalement l'effondrement de l'Etat syrien. Ecroulement des institutions syriennes au profit d'Israël et de surcroît l'affaiblissement voire le retardement de l'émergence effective de nouveaux acteurs dans cette partie pour ne citer que la Russie, la Chine et l'Iran. Ce qui n'est pas pour conforter Washington qui a longtemps profité en solo da sa mainmise et en outre frappé de plein fouet par les conséquences de la crise economico-financière qui s'inscrit dans la durée.