Située au cœur du musée des Antiquités algériennes du Télemly, l'exposition «D'Ikosim à El-Djezaïr» ne répond pas à toutes les questions que se pose le visiteur passionné d'histoire algéroise. En effet, ne sont offertes au regard que les pièces des épisodes les plus connus de l'histoire d'Alger. Située au cœur du musée des Antiquités algériennes du Télemly, l'exposition «D'Ikosim à El-Djezaïr» ne répond pas à toutes les questions que se pose le visiteur passionné d'histoire algéroise. En effet, ne sont offertes au regard que les pièces des épisodes les plus connus de l'histoire d'Alger. Démarrant de la période où les navigateurs phéniciens investissent le littoral maghrébin, elle s'arrête à l'Alger des ottomans et au début de la conquête coloniale. Du IVe siècle avant Jésus-Christ au 19e, l'expo rend compte d'environ 24 siècles d'histoire avec de grands trous constitués par la période vandale (429 après J-C), puis byzantine (533 après J-C). L'avènement des religions monothéistes demeure également fort mystérieux quant aux détails de ces évènements historiques majeurs pour l'Afrique du Nord. C'est en tous les cas ce que ne manquent pas de souligner les résumés sur panneaux introduisant chaque partie de l'exposition. Dans une ambiance feutrée, discrètement éclairée et occupant une enfilade de salles aux murs tendus de velours noir, l'expo est organisée sur quatre périodes : punique, romaine, arabe puis ottomane. Des agrandissements géants de photos noir et blanc ornent les hauts murs de l'espace où s'étale l'exposition. D'entrée de jeu, le visiteur est renseigné sur les trois origines possibles du nom Icosim donné au IVe siècle par les fondateurs du comptoir phénicien. Première possibilité : Icosim viendrait du mot EiKosi qui signifie 20 en grec. Les vingt compagnons d'Hercule qui l'ont d'ailleurs abandonné en chemin, donnèrent ce nom collectif à l'endroit en le découvrant. Deuxième possibilité : Il signifie île, Kosi épine, ce serait donc l'île aux épines. Enfin selon la langue punique, ce serait l'île aux oiseaux maudits, les mouettes en l'occurrence. Ce sont les 158 pièces de monnaies puniques, trouvée en 1940 dans un puits, datées du milieu des premier et deuxième siècles avant J-C et portant l'inscription Icosim qui aident à dater la présence phénicienne. D'une forme très élaborée, les pièces trônent au milieu de l'espace consacré aux Phéniciens, véritable trésor de la mémoire algérienne. Une stèle à la déesse Tanit, de la vaisselle et des lampes en terre cuite d'une facture très fine sont l'essentiel des vestiges exposés de cette période. Le visiteur parcourt ensuite l'Icosium des Romains, créée deux siècles après J-C. Maisons dallées, aqueducs, thermes, lieux de cultes, nécropoles, colonnes, bustes de déesses, épitaphes, stèles funéraires…le décor des villes romaines est planté. Mention est faite du général berbère Firmus qui a soulevé toute la Maurétanie césarienne et de nombreuses tribus dont les donatistes qualifiés de Firmiani. L'on passe ensuite directement à la période de l'islam médiéval. Les vestiges chrétiens semblent être réduits à deux colonnes à chapiteaux ioniques trouvées dans la cour de la grande mosquée d'Alger et au mur resté debout d'une église. Les différentes époques musulmanes depuis la conquête de 711 à l'empire ottoman en passant par Bologhine Ibn Ziri Ibn Menad (960), les Almoravides (1082) puis les Almohades (1152) sont surtout représentés par les mosquées. La première mosquée de rite malékite, Djamaa El-Kébir est construite par Ibn Tachfin. L'époque islamique fait d'Icosium «El-Djezaïr Ibn Mezghenna». C'est Bologhine Ibn Ziri qui reconstruit, agrandit et fortifie le site occupé par les Ath-Imezghen en le re-baptisant. A l'époque des Thaâliba, famille de notables qui gouverne la ville à partir de 1153, Alger compte de très anciennes mosquées comme celle de Djamaâ el-Casbah el-Kadima. A la veille de la conquête coloniale, l'Alger ottoman compte 13 grandes mosquées, 109 petites. 12 zaouïas, 10 synagogues, quinze palais sans compter ceux d'été et huit casernes de janissaires. L'évolution urbanistique d'Alger est retracée par des cartes très claires qui renseignent le visiteur sur les vieux quartiers d'Alger et leurs occupants. Du 18e et du 19e demeurent nombre de bijoux, de vêtements brodés, de vaisselle et de plateaux qui aident à reconstituer les fastes des classes possédantes de l'époque. Un moule à makroutes du 19e nous fait évaluer à lui seul la régression enregistrée quant à la confection des gâteaux traditionnels. En effet, la finesse et l'originalité des motifs sculptés sur le tabaâ en bois n'a rien à voir avec son équivalent d'aujourd'hui. Il faut souligner que concernant les vestiges exposés, la plupart ont été découverts lors des destructions de la ville faites par les Français après 1830. L'actuelle capitale est donc construite sur les débris de son passé antique. Organisée dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007», l'expo est ouverte au public tous les jours de 9 heures à 16 heures à raison de 20 dinars le ticket. Les étudiants ont droit au demi-tarif. Un magnifique catalogue de l'exposition est disponible pour les amateurs de livres d'art. Démarrant de la période où les navigateurs phéniciens investissent le littoral maghrébin, elle s'arrête à l'Alger des ottomans et au début de la conquête coloniale. Du IVe siècle avant Jésus-Christ au 19e, l'expo rend compte d'environ 24 siècles d'histoire avec de grands trous constitués par la période vandale (429 après J-C), puis byzantine (533 après J-C). L'avènement des religions monothéistes demeure également fort mystérieux quant aux détails de ces évènements historiques majeurs pour l'Afrique du Nord. C'est en tous les cas ce que ne manquent pas de souligner les résumés sur panneaux introduisant chaque partie de l'exposition. Dans une ambiance feutrée, discrètement éclairée et occupant une enfilade de salles aux murs tendus de velours noir, l'expo est organisée sur quatre périodes : punique, romaine, arabe puis ottomane. Des agrandissements géants de photos noir et blanc ornent les hauts murs de l'espace où s'étale l'exposition. D'entrée de jeu, le visiteur est renseigné sur les trois origines possibles du nom Icosim donné au IVe siècle par les fondateurs du comptoir phénicien. Première possibilité : Icosim viendrait du mot EiKosi qui signifie 20 en grec. Les vingt compagnons d'Hercule qui l'ont d'ailleurs abandonné en chemin, donnèrent ce nom collectif à l'endroit en le découvrant. Deuxième possibilité : Il signifie île, Kosi épine, ce serait donc l'île aux épines. Enfin selon la langue punique, ce serait l'île aux oiseaux maudits, les mouettes en l'occurrence. Ce sont les 158 pièces de monnaies puniques, trouvée en 1940 dans un puits, datées du milieu des premier et deuxième siècles avant J-C et portant l'inscription Icosim qui aident à dater la présence phénicienne. D'une forme très élaborée, les pièces trônent au milieu de l'espace consacré aux Phéniciens, véritable trésor de la mémoire algérienne. Une stèle à la déesse Tanit, de la vaisselle et des lampes en terre cuite d'une facture très fine sont l'essentiel des vestiges exposés de cette période. Le visiteur parcourt ensuite l'Icosium des Romains, créée deux siècles après J-C. Maisons dallées, aqueducs, thermes, lieux de cultes, nécropoles, colonnes, bustes de déesses, épitaphes, stèles funéraires…le décor des villes romaines est planté. Mention est faite du général berbère Firmus qui a soulevé toute la Maurétanie césarienne et de nombreuses tribus dont les donatistes qualifiés de Firmiani. L'on passe ensuite directement à la période de l'islam médiéval. Les vestiges chrétiens semblent être réduits à deux colonnes à chapiteaux ioniques trouvées dans la cour de la grande mosquée d'Alger et au mur resté debout d'une église. Les différentes époques musulmanes depuis la conquête de 711 à l'empire ottoman en passant par Bologhine Ibn Ziri Ibn Menad (960), les Almoravides (1082) puis les Almohades (1152) sont surtout représentés par les mosquées. La première mosquée de rite malékite, Djamaa El-Kébir est construite par Ibn Tachfin. L'époque islamique fait d'Icosium «El-Djezaïr Ibn Mezghenna». C'est Bologhine Ibn Ziri qui reconstruit, agrandit et fortifie le site occupé par les Ath-Imezghen en le re-baptisant. A l'époque des Thaâliba, famille de notables qui gouverne la ville à partir de 1153, Alger compte de très anciennes mosquées comme celle de Djamaâ el-Casbah el-Kadima. A la veille de la conquête coloniale, l'Alger ottoman compte 13 grandes mosquées, 109 petites. 12 zaouïas, 10 synagogues, quinze palais sans compter ceux d'été et huit casernes de janissaires. L'évolution urbanistique d'Alger est retracée par des cartes très claires qui renseignent le visiteur sur les vieux quartiers d'Alger et leurs occupants. Du 18e et du 19e demeurent nombre de bijoux, de vêtements brodés, de vaisselle et de plateaux qui aident à reconstituer les fastes des classes possédantes de l'époque. Un moule à makroutes du 19e nous fait évaluer à lui seul la régression enregistrée quant à la confection des gâteaux traditionnels. En effet, la finesse et l'originalité des motifs sculptés sur le tabaâ en bois n'a rien à voir avec son équivalent d'aujourd'hui. Il faut souligner que concernant les vestiges exposés, la plupart ont été découverts lors des destructions de la ville faites par les Français après 1830. L'actuelle capitale est donc construite sur les débris de son passé antique. Organisée dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007», l'expo est ouverte au public tous les jours de 9 heures à 16 heures à raison de 20 dinars le ticket. Les étudiants ont droit au demi-tarif. Un magnifique catalogue de l'exposition est disponible pour les amateurs de livres d'art.