L'heure est aux bilans dans les entreprises, notamment à un mois du délai réglementaire de l'organisation et la tenue des assemblées générales des actionnaires à l'effet de délibérer sur les comptes sociaux (bilan et compte de résultat) de l'exercice 2011. On ne peut manquer d'évoquer la question du bilan qui est un thème-clé dans la qualité de la gestion, de la transparence et de premier ordre dans le management des entreprises. C'est aussi l'un des facteurs majeurs de la bonne gouvernance économique en sachant que c'est un indicateur important dans la croissance et les performances des entreprises. Donc, qu'on le veuille ou non, le bilan des entreprises n'étant plus aujourd'hui un secret des affaires dans le mouvement international d'harmonisation et de notre option à l'économie de marché, à savoir l'ensemble des entreprises publiques ou privées ainsi des clubs professionnels de football constitués aujourd'hui en sociétés commerciales (SSPA),devront assurer la publication dans deux journaux au moins, de leurs bilans, comptes de résultat annuels et l'annexe fournissant des compléments d'information au bilan et au compte de résultat, après leur adoption par l'assemblée générale des actionnaires. En effet, nos entreprises ont tendance à oublier cette importance afin de pouvoir garantir le droit à l'information envers les tiers, les investisseurs, les actionnaires et le grand public qui s'impose avec force à nos entreprises pour leur crédibilité, leur ouverture et enfin, contribuer à la lutte contre les vices de forme, la corruption et l'évasion fiscale. S'avère aujourd'hui un élément fondamental pour rétablir la transparence et la confiance plus renforcées, pourquoi ? Parce que les investisseurs et partenaires d'affaires veulent connaître au préalable le bilan comptable afin de mieux évaluer la valeur d'utilité ou la valeur économique, commerciale et technologique de l'entreprise ainsi la rentabilité économique et financière de leurs investissements ou de leur participation financière éventuelle. Donc, c'est un document qui devient de toute première importance pour un nouveau management dans la gestion et le développement des rapports économiques et financiers. Effectivement, le bilan est un instrument qui permet, d'un côté, de donner à l'organisation des entreprises une assurance sur le degré de maîtrise et de la bonne gestion de leurs ressources. De l'autre, il contribue à atteindre les objectifs à travers ses méthodes techniques dans le processus de gestion en formulant notamment des propositions pour orienter l'activité des entreprises et, enfin, mettre en lumière les dirigeants et gestionnaires et voir s'ils sont bien en adéquation avec leur politique de gestion. D'où la nécessité absolue de le rendre fiable, c'est-à-dire suffisamment évalué et établi sur la base d'une technique comptable approfondie et d'une conception d'ingénierie économique pour mieux asseoir une coopération transparente et fructueuse avec les acteurs du monde de l'économie, de la Bourse des valeurs, de la finance et des pouvoirs publics plus efficace et plus effective dans le processus actuel de la révolution financière qui est en train de s'opérer davantage dans la financiarisation de l'économie dans un système financier et comptable mondialisé selon les normes internationales dites IAS (International Accouting Standards) - IFRS (International Financial Reporting Standards). Alors que nos entreprises n'ont que peu de pratiques, car ces dernières demeurent toujours au stade d'une gestion économique et financière provisoire notamment basée surtout sur la vision d'une économie dirigée dite économie administrée héritée du temps où l'Algérie était un pays socialiste et qui continue à marquer les esprits de nos dirigeants économiques et gouvernants, comme en témoigne le cas de nos entreprises gérées actuellement par le code des marchés publics et les multiples circulaires institutionnelles en omettant de prendre en considération les principes universels d'une économie de marché ayant pour fondements de base : le droit commercial, le droit civil et la liberté d'entreprendre. Et partant de ces fondements de concrétiser sur le terrain : l'esprit et la culture d'entreprise, l'autonomie de gestion-responsable visant à instaurer les bases économiques avec l'obligation de résultat qui impulsent notamment à libérer les énergies entrepreneuriales et par conséquent à promouvoir l'économie algérienne dans le monde de l'entreprise, seul vecteur de richesses, d'emplois, de technologies, d'une politique budgétaire fondée sur la fiscalité ordinaire et de donner enfin une image réelle des entreprises algériennes dans leurs relations d'associations, de partenariats et dans l'économie en général. Ainsi, il apparaît clairement que la question du bilan dans les entreprises algériennes doit traduire un langage économique et financier universel pour une meilleure lisibilité des normes comptables internationales pour s'assurer notamment de la crédibilité internationale. C'est là, de notre point de vue, l'autre enjeu des entreprises algériennes pour leur intégration économique et commerciale, compte tenu de la globalisation des marchés financiers où on ne peut parler aujourd'hui de comptabilité nationale, mais surtout de comptabilité internationale fondée sur une nouvelle conception consacrant la prééminence de l'économique sur le juridique, voire le fiscal. C'est alors que se pose la question suivante : avons-nous aujourd'hui des commissaires aux comptes ou des experts comptables algériens certifiés aux normes internationales ? Un enjeu stratégique pour la crédibilité et l'ouverture internationale de l'entreprise algérienne. Voilà pourquoi il est cependant nécessaire d'évoquer l'heure des vrais bilans pour mieux rendre compte de la réalité économique et financière s'inscrivant dans le nouveau système économique et financier international et ce, pour ne pas demeurer à l'écart des évolutions mondiales de l'économie moderne dont les fondements reposent sur le marché et les technologies. C'est là, également une étape importante dans l'organisation et la gestion des entreprises algériennes, afin d'enraciner la culture économique et la pratique financière et comptable moderne et aux normes internationales pour mieux asseoir leur bon pouvoir économique et mieux protéger leurs actifs économiques et financiers dans une économie ouverte, qui s'accélère davantage dans un système mondialisé et globalisé. On voit bien ici qu'il s'agit d'une vaste et cruciale question qui se pose avec force pour les entreprises algériennes tant elles souffrent de façon chronique d'une déficience flagrante en matière de management, d'une législation économique et financière tantôt de droit public, tantôt de droit privé et enfin, une comptabilité financière certes est exercée, mais elle s'avère insuffisamment performante et bien introduite dans la gestion, l'économie et le contrôle interne. Cela requiert aujourd'hui une nouvelle culture d'entreprise plus ouverte et une culture comptable plus créative notamment, novatrice d'idées et de progrès susceptibles d'apporter des valeurs ajoutées indispensables pour reconfigurer la structure de leurs bilans et consolider leurs relations économiques afin d'éviter d'être écartées de ce processus de globalisation. En fait, la terminologie du bilan dans l'entreprise est comme suit : le bilan est un instrument essentiel d'une saine gestion et d'une bonne analyse économique et financière, seule et unique source d'information officielle des entreprises à l'amont. Il est établi sur la base de la tenue obligatoire d'une comptabilité financière régulière dite partie double qui est universellement pratiquée dans les secteurs : industriel, commercial et financier, selon une présentation comptable conventionnelle reconnue à l'échelle mondiale, à savoir ce qu'elle possède apparaît à l'actif et ce qu'elle doit apparaît au passif. En somme, il s'agit de faire le point des emplois et des ressources de l'entreprise et de savoir ce qu'elle gagne ou ce qu'elle perd. Au plan réglementaire, le bilan et ses annexes sont arrêtés sous la responsabilité des organes sociaux (dirigeants et administrateurs). Ils sont établis dans un délai de six mois à compter de la date de la clôture de l'exercice, le 31 décembre. Le dépôt légal obligatoire doit se faire avant le 31 juillet, appuyé du procès-verbal de l'assemblée générale des actionnaires auprès du Centre national du registre du commerce (CNRC). Sont concernées l'ensemble des sociétés commerciales dotées de la personnalité morale (SPA-SARL-SNC-EURL-SCS) et toutes personnes morales ou personnes physiques produisant des biens ou des services. Au plan technique, le bilan, il faut le dire, se prépare comme des recettes de cuisine, une tâche qui incombe aux comptables ayant de grandes capacités techniques et managériales. Cette tâche s'avère longue, difficile et complexe, notamment, il y a un effort supplémentaire et colossal à engager pour un travail physico-comptable en profondeur en matière de règles d'évaluation, d'analyse, de vérification et de comptabilisation devant reposer sur une technique comptable approfondie en appliquant rigoureusement les normes comptables internationales dites IAS (international Accounting Standards) - IFRS (International Financial Reporting Standards) dont le rôle du comptable est primordial pour mieux saisir de tous les faits et les éléments d'actifs et de passifs en termes de comptes courants et non courants, indispensables pour s'assurer notamment de la régularité, la sincérité des comptes et, enfin, la vérité des bilans et compte de résultat des entreprises plus proche de la valeur économique de l'entreprise. Pour illustrer notre approche comptable dans cette vision économique visant à permettre à nos entreprises de mieux asseoir leur bon pouvoir économique dans cette nouvelle donne, nous citons un exemple parmi tant d'autres, celui de l'inflation des prix qui engendre aujourd'hui une surévaluation des bénéfices des entreprises par rapport aux prix ou aux valeurs comptables historiques inscrites aux bilans et qui ne traduisent pas un enrichissement réel en termes d'augmentation de production, d'amélioration de productivité ou un effort de gestion. Mais juste une incidence financière que l'on juge au plan économique de bénéfices fictifs et contre-productivité devant nécessairement faire l'objet d'un traitement d'ajustement comptable pour minimiser l'impact fictif sur les résultats de l'entreprise, car il serait injuste de procéder à leur distribution sous forme de dividendes, de parts variables ou de primes de rendement. Cela s'applique également quand il s'agit de subventions publiques liées aux équilibres d'exploitation ou d'investissement et ce, afin de mieux préserver les intérêts financiers et renforcer au mieux la pérennité et la sécurité financière de l'entreprise.