Le colloque national sur la pensée soufie et le rôle de la zaouia dans la préservation de l'identité nationale en sa 3e édition organisé du 4 au 6 juin dernier par le secteur de la culture de la wilaya d'Aïn Témouchent avec la coordination de la zaouia de Sidi Bouazza, située dans la commune de Sidi Ben Adda (Aïn Témouchent), a pris fin avant-hier par une cérémonie religieuse. Ainsi 19 cheikhs de zaouia issus des wilayas d'Annaba, Alger, Sétif, Béchar, Tlemcen, Aïn Témouchent, Oran et Relizane aux côtés des professeurs universitaires exerçant dans les universités des wilayas environnantes et la participation d'un Marocaine professeur en histoire et philosophie. Après la récitation de l'inchad (medih) par plusieurs chouyoukhs, le Pr Mankour Abdeljallil a lu les recommandations, dont la considération de la Zaouia comme entreprise religieuse à vocation scientifique et éducative, la promotion de ce colloque national au rang de Maghrébin. Durant ce colloque, la conférencière Aicha El Bouazzaoui du Maroc, présidente de la rabita des chourafas, a révélé que la Zaouia El Bouazzaouia a été fondée à Marrakech à partir de l'année 1907 et que son fondateur, Mohamed Ibn Tayeb El Bouazzaoui, est décédé en 1914. Son grand-père avait laissé des descendants dans quelques pays du Maghreb tels la Mauritanie, l'Algérie et la Tunisie, mais il n'existe pas des Zaouias Bouazzaouia dans ces pays. Son grand- père s'inspira du grand Abi Yaza Yalinor de l' Atlas marocain, reconnu avoir une relation avec cheikh Abi Mediène (Sidi Boumediène de Tlemcen). Sidi Bouazza a mené une révolte contre l'occupation française. Concernant le thème du colloque, la zaouia a joué un grand rôle dans la formation des élites de la résistance contre l'occupant en citant les exemples de Emir Abdelkader, cheikh Bouamama. Par contre, certains conférenciers universitaires n'ont pas caché la position de certaines Zaouias qui a épousé une fetwa de ne pas résister à l'occupation française. Cette phase d'inflexion était un peu amère chez la plupart des chouyoukhs.» Cette position au nom des Zaouias ne regarde que ses Mokadem et non la Zaouia qui était une école de lutte contre l'analphabétisme, l'apprentissage du coran et des préceptes de l'islam, la formation et l' éducation religieuse sans oublier ses actions sociales. Il est à souligner que ce colloque a été organisé dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire du recouvrement de l'indépendance de l'Algérie.