C'est la première grande sensation de cet Euro. Séduisante et incisive, la Russie a surclassé la République tchèque (4-1), vendredi soir à Wroclaw. Leaders du groupe A, les coéquipiers d'Andrei Arshavin ont déjà pris une option sur les quarts de finale, et peuvent encore voir plus loin. Dans l'autre rencontre du groupe, la Pologne a été accrochée par la Grèce (1-1). La Russie assume. Autoproclamés favoris de ce groupe A, les Russes ont mis les actes en accord avec leurs paroles. Face à la République tchèque, les hommes de Dick Advocaat se sont en effet montrés sous leur meilleur jour, et signent la première victoire marquante de cet Euro-2012 (4-1). Dans le camp d'en face, l'heure est à la déception, et Michal Bilek a encore du pain sur la planche s'il veut espérer emmener son équipe en quarts de finale. Tout le contraire d'une Russie qui a confirmé qu'il faudrait bien compter sur elle. Les certitudes sont en effet nombreuses pour les demi-finalistes de l'édition 2008. Il y a d'abord ce style de jeu assumé, en première période. Bousculés durant 15 minutes, les partenaires d'Andrei Arshavin ont patiemment attendu leur chance, pour surgir en contre. Et c'est tout d'abord Dzagoev qui frappe, après une tête de Kerzhakov sur le poteau (1-0, 15e). Dans la foulée, Shirokov profite d'un formidable service d'Arshavin pour doubler la mise, et mettre son équipe à l'abri (2-0, 23e). En décidant de jouer le contre, la Russie a donc joué juste et mis KO une équipe tchèque trop brouillonne. Mais pour mettre en place ce style de jeu, Dick Advocaat peut compter sur un collectif huilé. Le fait d'aligner sept joueurs du Zenith Saint-Pétersbourg au coup d'envoi a permis aux joueurs de se trouver les yeux fermés. Et quand ces joueurs dominent leur sujet, à l'image de Shirokov, Arshavin ou Dzagoev, il devient vite difficile de prendre le dessus sur cette équipe. Les partenaires de Petr Cech ont bien cru un temps relancer la rencontre, suite à un but de Pilar (2-1, 52e), mais les Russes ont su courber l'échine, pour mieux se relancer en fin de rencontre. Entré à la place d'un Kerzhakov trop maladroit, Pavlyuchenko en profite pour offrir une passe décisive à Dzagoev (3-1, 79e), puis y allé de son but à lui, après avoir effacé deux adversaires dans la surface (4-1, 82e). Cette Russie a donc, en plus, de la réserve. L'Europe est prévenue. La Pologne tenue en échec La Pologne est mal entrée dans son Euro vendredi, concédant un nul (1-1) face à la Grèce dans un match d'ouverture marqué par deux expulsions. Les Polonais avaient rapidement ouvert le score par leur buteur Robert Lewandowski (17e) et se sont retrouvés à 11 contre 10 à une minute de la mi-temps, après l'expulsion du défenseur central grec Sokratis Papastathopoulos. Les Grecs sont revenus au score six minutes après la reprise grâce à Dimitris Salpingidis, entré à la pause. Ils auraient même pu l'emporter au milieu de la seconde période quand l'arbitre Carlos Velascos Carballo a désigné le point de penalty pour une faute de Wojciech Szczesny, directement expulsé, sur Salpingidis. Le vétéran Giorgios Karagounis a manqué l'occasion d'offrir un premier succès aux champions d'Europe 2004, butant sur le gardien remplaçant Przemyslaw Tyton.