Six mois de prison ferme et 50 000 DA d'amende ont été requis, le 6 mai dernier, par le procureur du tribunal de Mascara contre notre chef de bureau accrédité dans la wilaya de Mascara, Manseur Si Mohamed, dans une affaire liée a un article publié le 20 décembre 2011. Intitulé «Un Conseil d'Etat pourquoi faire ?», l'article en question mettait en cause la directrice des impôts de la wilaya de Mascara, Mme Naima Ibelaid épouse Laimeche, qui exerçait les mêmes fonctions dans la wilaya d'El-Bayad, qui s'est constituée partie civile et dont son avocat a demandé un dinar symbolique pour diffamation. Une accusation que la défense a, cependant, battue en brèche, jugeant que le vocable «Un comportement de touriste» n'était nullement de la diffamation. «Il n'a fait que son travail d'informer. Ou est la diffamation ?» s'interrogea Maître Djabeur Abdelkader, avocat du barreau de Mascara, qui brandit une copie de l'article incriminé. Lors des plaidoiries, la défense s'est demandé quelle est la loi qui interdit à un journaliste de s'intéresser aux décisions de la Cour suprême et du Conseil d'Etat ? «Bien au contraire, estime Maître Djabeur Abdelkader, il est fait obligation à tout citoyen de défendre les intérêts du pays.» Il a fait remarquer dans cette affaire qu'il était important de mettre en dogme la sélectivité dont a fait montre la partie plaignante, bien que le vif du sujet des «décisions du Conseil d'Etat qui ne sont pas respectées a été perçu comme un non-événement», vu que c'est un problème national, la plupart des commis de l'Etat et des hauts responsables ne respectant plus ces décisions. Ce qui ne nécessite pas une médiatisation à outrance, semble étayer l'avocat de la Direction des impôts de la wilaya de Mascara. Dans cette affaire, première du genre dans la wilaya de Mascara, où le terme «touriste» peut vous conduire en prison, le chef du bureau de La Nouvelle République a accepté la réquisition du procureur avec calme. La diffamation est comme un éventail agité à la face des journalistes et correspondants de presse. Enfin, il y a lieu de souligner, que certains avocats, qui ont voulu garder l'anonymat, exerçant dans la wilaya de Mascara, nous ont gentiment fait savoir qu'ils préfèrent ne pas défendre notre cause par «peur d'être soumis à un redressement fiscal diligenté par les services des impôts de la wilaya de Mascara» ! Où est la liberté de la presse, c'est-à-dire le droit d'informer et d'être informé, conformément à l'article 19 de la déclaration universelle des droits de l'Homme ? (Affaire à suivre)