Le président François Hollande devrait s'assurer de la majorité nécessaire pour gouverner dimanche au second tour des élections législatives en France, malgré une fin de campagne enflammée par le psychodrame politico-sentimental du tweet de sa compagne Valérie Trierweiller. Les instituts de sondages estiment que cette affaire, aux confins de la politique et de la vie privée, aura peu d'impact à court terme sur le vote des Français. Selon l'institut Ifop, le Parti socialiste du chef de l'Etat, vainqueur du 1er tour dimanche dernier, devrait même pouvoir compter sur une majorité absolue à l'Assemblée nationale avec deux petits partis qui lui sont très proches. Ainsi, les socialistes «n'auraient pas à compter nécessairement sur l'appui des autres forces de gauche que sont le Front de gauche (gauche radicale) et Europe Ecologie Les Verts (écologistes) pour faire passer certains textes de lois», relève l'un de ses experts, Jérôme Fourquet. Ils disposeraient de 297 à 332 sièges sur 577 dans la nouvelle Assemblée. A l'heure de la crise en zone euro, qui risque de contraindre le gouvernement à des mesures économiques impopulaires, un tel confort politique est loin d'être négligeable. L'exécutif ne sera pas soumis à une éventuelle surenchère de la gauche radicale, dont les positions sur l'Europe sont très éloignées des siennes. François Hollande répète qu'il respectera l'engagement de la France de ramener son déficit public au-dessous de 3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2013. Mais la conjoncture se détériore. Le ministre des Finances Pierre Moscovici a ouvert la porte à une révision à la baisse des prévisions économiques de la France. «C'est vrai qu'il y a plusieurs indicateurs, notamment ceux de la Banque de France, qui ont soulevé des questions», a-t-il admis. Coïncidence de calendrier, ce second tour se tient en même temps que des élections en Grèce, décisives pour l'avenir de la monnaie unique européenne. Outre une majorité parlementaire, François Hollande attend de ce scrutin qu'il permette de tourner la page du très désagréable feuilleton initié par sa compagne Valérie Trierweiller. Sur Twitter, elle avait lancé mardi une attaque très violente contre Ségolène Royal, la femme qui l'avait précédée dans la vie du président et la mère des quatre enfants de François Hollande.