«La prison n'est pas faite pour le journaliste et le journaliste n'est pas fait pour aller en prison», a déclaré un jour le président de la Commission consultative nationale de promotion et de protection des droits de l'homme sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «S'il y a des dépassements ou si des journalistes portent atteinte à la déontologie par des écrits ou des déclarations, il suffit d'une simple amende», a-t-il éclairé. Dans l'affaire de notre journaliste accrédité dans la wilaya de Mascara, suite à un reportage intitulé «Un conseil d'Etat, pour quoi faire ?», paru en date du 20 décembre 2011, où il mettait en cause «la non-exécution des décisions de justice par la directrice des impôts de la wilaya de Mascara, Mme Naima Ibelaid, épouse Laimeche, et dont l'inspecteur principal, Chabane Hamid, dit Mohamed, a été arbitrairement rétrogradé de son poste par la directrice, sera blanchi par le conseil d'Etat. Les documents en possession de notre chef de bureau accrédité dans la wilaya de Mascara sont la preuve que notre journaliste n'a fait que son travail d'éclairer l'opinion publique sur l'affaire de l'inspecteur principal des impôts qui a eu le courage de dénoncer des dysfonctionnements dans cette institution fiscale qui a vécu des dérapages depuis 2008 à ce jour. L'affaire de notre journaliste, Manseur Si Mohamed, accrédité dans la wilaya de Mascara, est malheureusement un exemple des pressions dont sont victimes des correspondants locaux. En date du 6 juin, le procureur près le tribunal de Mascara a requis 6 mois de prison ferme et 50 000 DA d'amende contre le journaliste, que le tribunal de première instance, sous la présidence de M. Bouchakour, a confirmé dans sa session du mercredi 13, la peine de deux mois de prison ferme, assortie d'une amende de 50 000 dinars, soit l'équivalent de 500 euros. Le code pénal algérien amendé en 2001, le fameux article 144 bis, toujours en vigueur dans cette région profonde de l'Algérie, qui prévoit des peines de prison pour les journalistes coupables de «diffamation, d'offense d'injure» à l'égard, notamment, d'institutions de l'Etat a été pratiquement entériné par les services du procureur près le tribunal de Mascara. Il faut relever que le 114 bis ainsi amendé qui retient la seule responsabilité pénale de l'auteur de l'article, image ou propos incriminé, est en décalage, voire en contradiction avec les dispositions inhérentes au délit de presse du code de l'information en vigueur. L'avocat de la Nouvelle République, Me Djabeur Abdelkader, du barreau de Mascara, consterné par le verdict à l'encontre de notre journaliste Manseur Si Mohamed, a fait appel auprès de la cour pour permettre à son client d'être jugé équitablement. Affaire à suivre