La conférence de presse tenue par le secrétaire général du FLN en son siège à Hydra sur les hauteurs d'Alger devait éclaircir les zones d'ombre entourant les regrettables évènements qui se sont déroulés à l'hôtel Riadh qui devait abriter la session ordinaire du Comité central du FLN. Rappelons que ces assises ont été entachées par des rixes entre les partisans de Belkhadem et les membres de ce parti estimant que le SG devait déposer sa démission. Pour dépassionner les esprits, une médiation des «sages» devait trouver un consensus entre les deux protagonistes, en vain, puisque la réunion du Comité central n'a pas pu se tenir dans des conditions acceptables par les deux parties en conflit. C'est ainsi et loin d'être une surprise, qu'entrèrent en scène les hommes de main, tristement nommés baltaguias, pour permettre aux supporters, et militants pro-Belkhadem, d'investir complètement la salle de conférences pour en chasser les redresseurs et autres frondeurs qui tiennent depuis des mois la dragée haute au secrétaire général du FLN. Ces agissements indignes qui portent un sérieux coup à l'honneur du premier parti politique du pays ont été condamnés par le comité des sages faisant endosser la responsabilité à Belkhadem. Quant aux opposants, ils se sont regroupés à Alger-centre avec la ferme intention de continuer le combat en estant les loyalistes en justice. 221 membres du Comité central auraient renouvelé leur confiance à Belkhadem selon le porte-parole du SG. D'après Mohamed-Seghir Kara, personne n'a voté. L'huissier de justice qui a validé le scrutin ne serait en fait qu'un membre du CC. Dans cet imbroglio procédural et concernant l'identité des votants, le mystère demeure entier, vu que les contradicteurs affirment mordicus que les électeurs n'ont rien à voir avec le Comité central, et que ces personnes ne sont que des usurpateurs. Pour permettre à la session ordinaire de se dérouler dans des conditions conformes à la réglementation interne du parti FLN, Belkhadem lors de la conférence de presse d'hier a déclaré : «que la session ordinaire ne sera pas tenue au cas où les 2/3 des membres du Comité central ne l'aurait dûment approuvé, sauf si le président d'honneur du parti, Abdelaziz Bouteflika en décide autrement». La session ordinaire du CC est programmée pour le mois de septembre prochain, en vue de la préparation des élections communales et de wilayas. Le SG du FLN à propos des bagarres ayant caractérisé la réunion du Comité central a affirmé que ses éléments ont utilisé les mêmes procédés que ceux qui l'avaient empêché d'accéder la tribune de la salle de conférences, et qu'à propos du scrutin lui renouvelant la confiance des militants, Belkhadem a affirmé qu'il a obtenu non pas 221 voix, mais 223 et qu'il n'a jamais usé de mensonges vis-à-vis du peuple, soutenant qu'il n'a jamais acheté les voix de qui que ce soit. Ainsi, Belkhadem estime que sa légitimité à la tête du FLN ne saurait souffrir d'aucune contestation possible. Dans cette confrontation faite de défis et de preuves matérielles qui n'ont pas été mis à la disposition de la presse, il est extrêmement difficile de se faire une idée exacte sur la liste des 223 membres du CC qui auraient réaffirmé leur confiance à Belkhadem, puisqu'il s'agirait en fait de la liste d'émargement de certains participants. Quant à la liste des frondeurs maintenue secrète pour éviter les menaces à leurs auteurs, le chantage ou les pressions, il serait peut-être judicieux de la publier, afin que chaque militant prenne ses responsabilités dans un conflit qui n'a pas fini de faire couler les approximations.