Meziani Abdelkader était en quelque sorte, le meneur de jeu de l'USM El Harrach et la pièce maîtresse indispensable du grand Semsem de maison carrée. Son péché mignon «le petit pont», un geste technique qui consiste à faire passer en pleine course le ballon entre les jambes d'un adversaire. Il était tellement doué qu'il réussissait son truc sous les applaudissements du grand public harrachi. Meziani Abdelkader est né le 4 février 1957 à Alger, il a fait son apprentissage footballistique au sein de l'USM El Harrach, c'est un pur produit des Jaune et Noir qui devint au fil des années l'âme de l'équipe, un technicien de haute gamme, doté d'un tir foudroyant du pied droit et d'un distributeur hors pair qui ne court plus les rues actuellement. Hargneux, ne craignant pas les chocs, il savait grâce à sa pointe de vitesse réaliser d'excellentes pénétrations au milieu des défenses adverses. Abdelkader Meziani était un battant impulsif qui a grandi dans le sérail de l'USM El Harrach (qui voulait prouver que son école fonctionnait très bien à l'image des Medane, Bechouche et Djefdjef. Le secret de la réussite d'Abdelkader, c'était son sérieux et son assiduité aux entraînements. Il était le premier sur le terrain et le dernier habillé. Et devenait de ce fait monsieur 50% de l'USM El Harrach. C'est le russe Rajkov qui avait besoin d'un meneur de jeu de sa trempe, le convoque pour la première fois en date du 18 avril 1981 avec les Verts et Blanc, à l'âge de 24 ans, à Oran pour affronter le Mali. Il donna satisfaction sur toute la ligne. Il était doté d'un esprit de créativité inouï et d'un dribble déroutant qui attira l'attention de Zouba, nouveau coach de l'équipe nationale algérienne qui continua à lui faire appel maintes fois, il joua son dernier match international à l'âge de 26 ans à Paris en date du 10/8/1983 face à l'équipe française du Red Star. Meziani Abdelkader a porté le maillot national plus de six fois, il avait pu continuer sa carrière internationale, si ce n'était cette histoire de malaise semble-t-il dont il avait été victime sur le terrain lors du premier match de championnat en 1985. Les médecins du centre national de la médecine sportive l'ont jugé inapte médicalement à porter le maillot national et ont conseillé à l'USM El Harrach de l'enlever de l'effectif des joueurs performants. Le centre national de médecine sportive ordonne alors son retrait de la compétition. C'était un coup dur pour Meziani Abdelkader et une grande perte pour le football harrachi. Et en ce temps-là, personne ne pouvait admettre cette hypothèse de voir un USMH sans Meziani, comment faire oublier ce technicien hors pair à forte personnalité au grand public algérien, il fallait faire des choix pas toujours très justes. Abdelkader ne s'est pas arrêté de jouer au football car durant la saison 1985-1986, il est de nouveau au sein de l'USM El Harrach avec l'accord de ses médecins traitant. Mystère de la médecine en quelque sorte... Il était un grand footballeur, doté d'un très bon jeu de tête, d'un tir efficace dans n'importe quelle position et des deux pieds, un joueur modèle pour tous ceux qui ont eu le mérite de jouer avec lui, tels les Medane, Benomar, Bechouche, Djefdjef et autres. Il était le modèle-type du sérieux, l'âme de la formation harrachie, sans lui dans le terrain l'USMH ressemblait à une coquille vide. Ramdani Brahim, son ex-coach disait de Meziani : «Qu'il était le prototype et un modèle auquel tous les joueurs algériens devraient s'inspirer, je n'ai jamais connu durant toute ma carrière sportive, un aussi talentueux joueur de football comme lui.» Meziani Abdelkader est venu trop tard parmi les Vert et Blanc et les a quittés trop tôt à cause d'un malentendu de la médecine sportive. Bravo Abdelkader, tu n'a pas à rougir de ce qui t'est arrivé bien au contraire, sois en fier de ce que tu as donné au public algérien.