Le tribunal criminel de Tizi Ouzou a prononcé, avant-hier jeudi, des peines de réclusion criminelle de 8 et 4 ans contre les principaux accusés, O. Rabah, avocat de profession, et son complice, B. Chafâa, pour constitution d'un réseau de malfaiteurs et de passeurs d'immigrants clandestins vers l'Espagne via le Maroc. Le même tribunal criminel a également condamné d'autres personnes, candidats à l'émigration clandestine, à savoir, B. Mohamed, A. Sid Ali, K. Karim et M. Mustapha, à des peines d'emprisonnement de 6 mois avec sursis. Le principal mis en cause, O. Rabah, organisait, selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation du tribunal criminel, le départ de jeunes Algériens vers l'Espagne en passant par le Maroc pour s'y installer dans la clandestinité en Europe, contre le versement d'une somme d'argent d'un montant de 18 à 20 millions de centimes. Des charges que le mis en cause, l'avocat, a formellement récusé à la barre, soutenant qu'il a été lui-même victime d'une escroquerie. Il a été interpellé au Maroc, plus précisément à Nadhor, selon le même document. «J'ai sollicité les services d'une personne de Maatkas, au sud-est de Tizi Ouzou, pour faire aboutir un dossier administratif de mon jeune frère, déposé auprès de l'Ansej en vue de créer une petite entreprise dans le cadre d'un des dispositifs de soutien de l'Etat à la création de micro-entreprises», a-t-il laissé entendre à la barre. Une fois la somme d'argent entre les mains de cet escroc, soit après le versement de la contrepartie, ce dernier aurait quitté le territoire national vers l'Espagne via le Maroc, soit l'itinéraire emprunté par cette filière d'immigrants clandestins, sans que l'accusé principal récupère son argent, encore moins le dossier du jeune frère, selon le document de la chambre d'accusation du même tribunal criminel.