En quart de finale, le sélectionneur allemand Joachim Löw s'est permis trois changements dans ses lignes offensives. Un pari rendu gagnant par la richesse de l'effectif de la Mannschaft. Miroslav Klose, Mario Gomez, Lukas Podolski, Marco Reus... dans tous les cas, ça marque. Mario Gomez ou Miroslav Klose ? L'un des meilleurs attaquants de la planète football et jusque-là co-meilleur buteur de l'Euro (trois réalisations), ou un buteur qui imprime chaque jour un peu plus sa patte sur les livres d'histoire du football allemand ? Le débat, particulièrement vif outre-Rhin, en a longtemps éclipsé d'autres. Jusqu'à ce que Joachim Löw, à l'occasion du quart de finale contre la Grèce, rappelle que la concurrence concerne tous les postes offensifs. Face à un adversaire plus faible, le sélectionneur allemand a rebattu les cartes. Avec succès. Et n'y voyez pas de la suffisance, encore moins une sanction. «Je n'étais pas du tout mécontent des joueurs», a assuré Löw. «Après trois victoires au premier tour, contre des adversaires comme le Portugal, les Pays-Bas et le Danemark, vraiment pas. Mais c'était le bon jour pour faire des changements», a-t-il ajouté. Au coup d'envoi, exit Mario Gomez, raccompagné sur le banc par Thomas Müller et Lukas Podolski. Place à Miroslav Klose, qui entraîne dans sa foulée André Schürrle et Marco Reus. Et chacun d'entre eux a su saisir l'opportunité offerte par cette première titularisation pour se montrer à son avantage malgré une faible participation à la première partie de la compétition (70 minutes de jeu cumulées pour les trois joueurs). La raison de ce turnover surprenant pour un match à élimination directe ? «Je me suis dit que les Grecs devaient s'être bien préparés, avoir bien étudié notre jeu, nos courses, a expliqué Löw. C'était pour être imprévisible pour les Grecs, donc je devais apporter un nouveau souffle, et ça a bien marché. Reus et Schürrle ont très bien joué, Klose a marqué, Reus aussi, donc vraiment, je suis très content des trois joueurs». Et bientôt Götze ? Une nouvelle fois buteur de la tête, Miroslav Klose a montré qu'il possédait toujours le sens du but et de la vivacité pour s'imposer au milieu des lignes défensives grecques. Décidé à peser sur la suite de l'Euro, l'attaquant allemand rejoint ses aînés Rudi Völler et Jurgen Klinsmann qui, comme lui, ont marqué dans au moins cinq tournois majeurs (Euro ou Coupe du monde) avec la Mannschaft. Encore un but, et il égalera Gerd Müller, auteur de 18 réalisations dans ces différentes compétitions. «Cela m'a fait très plaisir de jouer», a reconnu Miroslav Klose qui préfère pourtant mettre l'accent ailleurs : «Notre banc est très, très fort, c'est ce qui nous distingue des autres équipes. C'est remarquable de voir tous les joueurs qui peuvent entrer». A 23 et 21 ans, Reus et Schürrle n'en sont pas encore à comparer leurs performances avec celles des légendes du football allemand. Mais l'un comme l'autre viennent chatouiller les titulaires, peu saignants depuis lors de la phase de groupes. «Le sélectionneur m'avait dit que j'aurais ma chance», a commenté Reus. Vif et précis sur son aile droite, capable de faire des différences dans de petits périmètres, le milieu offensif allemand a mis peu de temps à rentrer dans son Euro. Finalement, seul Özil n'a pas eu à se plier à cette rotation. Mais attention, Götze, entré pour la première fois dans une phase finale, pousse.