L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a «vigoureusement» condamné, hier, la destruction de sites historiques musulmans par des groupes armés à Tombouctou (nord du Mali). Dans un communiqué lors d'une réunion à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie), le comité du patrimoine mondial de l'Unesco a «condamné vigoureusement les actes de destruction des mausolées à Tombouctou» et «appelé à mettre fin à ces actes répugnants», citant une résolution adoptée la veille. Le comité a également appelé la directrice générale de l'Organisation, Irina Bokova, à «créer un fonds spécial pour aider le Mali à la conservation de son patrimoine culturel» et à envoyer «dès que possible» une mission sur place évaluer l'étendue des dégâts, indique le communiqué. Le comité qui a inscrit Tombouctou sur la liste du patrimoine mondial en péril le 28 juin lors de sa session annuelle à Saint-Pétersbourg appelle tous les Etats membres de l'Unesco, ainsi que l'Organisation islamique internationale pour l'éducation, la culture et la science (Isesco) et l'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui compte 57 membres, à «alimenter» ce fonds. Des membres du groupe islamiste Ansar Dine qui contrôlant le nord du Mali depuis trois mois, avec d'autres mouvements armés, ont détruit lundi une porte d'entrée d'une des trois plus grandes mosquées de Tombouctou, datant du XVe siècle, après avoir démoli durant ces trois derniers jours sept des seize mausolées de saints musulmans.