La recherche scientifique ne contribue pas, comme elle le devrait, au développement du pays. Les explications à cet état de fait sont à chercher à plusieurs niveaux. Outre le fait que le secteur économique ne fait pas suffisamment confiance aux chercheurs pour les exploiter comme il se doit, ces derniers se retrouvent ainsi dévalorisés et en plus manquent de moyens. Les pouvoirs publics semblent vouloir faire changer les choses. Qu'en sera-t-il concrètement ? Le secteur économique national a longtemps ignoré les performances des chercheurs algériens dans différents domaines. Les pistes ouvertes par la recherche scientifique nationale n'ont pas été explorées par les opérateurs économiques en raison de l'absence de confiance et la communication entre les deux parties. Cette situation est profitable aux entreprises étrangères qui exploitent les innovations de nos compétences. Les produits finis sont ensuite destinés à la consommation sur le marché national ! Le chercheur algérien a toujours été dévalorisé dans son propre pays. Les pouvoirs publics sont, semble-t-il, déterminés à mettre un terme à cette «rupture» des plus préjudiciables aussi bien pour l'économie nationale que pour les chercheurs eux-mêmes. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique compte, en effet, jeter une passerelle entre les deux parties à travers l'adoption de certaines mesures visant à mettre les travaux de recherche au profit du tissu économique national. «Nous sommes en train de mettre en place trois centres d'innovation et de transfert technologique à travers le pays qui seront des passerelles entre l'université et le secteur économique», a indiqué, ce matin, Hafid Aourag, directeur général de la recherche au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sur les ondes de la chaînes III de la radio nationale. Ces centres, précise-t-il, seront animés par des managers de la recherche qui savent faire valoir le produit de l'université. «Ils sont appelés à créer un déclic en faveur de la production nationale», a-t-il résumé. En outre, des journées de valorisation de la recherche scientifique seront initiées afin de créer un contact direct entre les deux parties. Des rencontres où les produits de recherche seront testés afin d'attirer l'attention des opérateurs économiques à les exploiter. L'invité de la radio a fait part de la volonté de son département à prendre d'autres mesures dans ce sens, d'autant que l'objectif recherché consiste à développer l'économie nationale. Par ailleurs, M. Aourag a affirmé que trois nouveaux centres de recherches en science des matériaux, un domaine où «nous sommes leaders en Afrique», sont en phase de construction. Le nombre global des laboratoires et centres de recherche en cours de réalisation est estimé, selon lui, à une vingtaine à travers les différentes régions du pays, dont sept plateformes de recherches et trois unités d'aide au diagnostic pour les hôpitaux. «Notre priorité est de doter toutes nos infrastructures d'équipements lourds, tous les moyens qu'il faut pour une recherche perfectible. Nous sommes en train de faire une mise à niveau de tous les laboratoires en termes d'équipement scientifique». Concernant le régime indemnitaire du chercheur universitaire, le même responsable a indiqué qu'il serait mis en application avant la fin de l'année en cours.