Tissemsilt est en train de se frayer une bonne place dans le guide gastronomique. Plusieurs jeunes ont eu l'idée de se mettre à la vente de brochettes durant ce mois de Ramadhan. Pour ce faire, ils ont installé des braseros de fortune qu'ils ont allumés avec du charbon de bois, une grille métallique, le tout entouré de plusieurs baguettes de pain et un bon nombre de brochettes de viande ou d'escalopes de dinde. C'est à partir de 21h qu'ils commencent leur cuisson et il a été remarqué que ce sont surtout des jeunes qui commandent des casse-croûtes qu'ils consomment sur place avec une boisson gazeuse. A remarquer que ces vendeurs veillent très tard dans la nuit, jusque vers 2h du matin, dit-on. La ville de Tissemsilt est devenue, aujourd'hui, le carrefour du fin gourmet. Les soirées ramadhanesques sont agréablement saupoudrées d'odeurs des délicieuses brochettes qui mettent l'eau à la bouche des nombreux randonneurs. En ce mois de Ramadhan et surtout vers 21h, les citoyens ont remarqué à Tissemsilt la présence de vendeurs de grillades sur les trottoirs où on y vend ainsi des brochettes, des merguez et de la viande hachée ainsi que el m'hadjeb. Ce commerce dérange cependant les passants, gênés par l'odeur des cuissons. Où que vous soyez, les agréables senteurs de grillade vous parviennent et vous titillent les narines. C'est une foultitude de barbecues qui poussent ici et là et que les promeneurs constatent à loisir et à chaque coin de rue après la rupture du jeûne. Une profusion d'étals de fortune montés sur n'importe quoi et proposant des brochettes et des merguez cuits sur la braise, ainsi que des m'hadjeb. Un commerce qui fait recette auprès d'une engeance de gamins dégourdis et d'adolescents débrouillards, mais qui se pratique hélas en parfait décalage avec les règles d'hygiène élémentaire et de protection du consommateur. Ces petites gargotes dressées à l'air libre et à tous vents, qui poussent un peu partout comme des champignons. D'épais nuages de fumée appétissante s'échappent de ces dizaines de boxes à cuisson improvisés qui, en vérité, ne paient pas de mine puisque les brochettes et les saucisses proposées aux consommateurs ne sont pas conservées dans des appareils de réfrigération, à l'instar des baguettes de pain, et sont à la merci de la poussière et de toutes les impuretés pouvant être de potentiels vecteurs de transmission de bactéries. Tous les ingrédients faisant saliver les passants étant réunis, les premiers dégustateurs, en solitaire ou en famille, commencent à commander leurs sandwiches justes après la prière des tarawihs. A l'issue de longues promenades et déambulations à travers les artères de la ville, c'est une véritable boulimie qui s'empare des randonneurs et des insomniaques qui sont plus en plus nombreux à s'adonner à ce genre de dégustation. Le hic est que ce genre de négoce qui peut être source de danger menaçant la santé publique se pratique, le silence et l'insouciance des responsables aidant, à très grande échelle sans pour autant que les préposés à cette activité lucrative soient interpellés ni même inquiétés.