La lecture de la pièce théâtrale «Imraa min warak» du dramaturge Mourad Senouci, adaptée du roman de Ouassini Laaredj «Ountha essarab» (femme mirage), a été présentée jeudi soir à Oran dans le cadre du cycle de conférences programmées, sous le thème des «nuits du cinquantenaire de l'indépendance nationale». La pièce évoque l'histoire d'un romancier qui crée un personnage féminin où il fut le héros de ses nouvelles. Après un certain temps, sa vraie femme commence à se douter de la «femme en papier» et de l'existence d'une relation «effective» entre le romancier et cette femme au nom de Meriem. Toute cette histoire est un prétexte pour faire un retour vers le passé et raconter les années 1990 en Algérie en parlant de certains intellectuels tels que Abdelkader Alloula, Kateb Yacine, Issiakhem, Djamal Ziater, et tous les autres qui ont lutté pour une Algérie libre et indépendante. «Le seul à posséder les clefs du personnage est Mourad Senouci», comme l'a souligné l'écrivain Ouassini Laaredj, a réussi à donner du sens à cette fiction. Un tour de force dans lequel il est arrivé à faire une intrusion en respectant l'adaptation, a-t-il expliqué. Cette pièce fruit d'un travail collectif est coproduite par le Théâtre national d'Alger et le Théâtre régional de Annaba. Elle sera produite en version amazigh par le Théâtre régional de Béjaïa. Cette œuvre théâtrale, réalisée par Sonia (mise en scène) et Yahia Benamar (scénographe) sera à l'affiche le 7 août prochain au Théatre régional d'Oran Abdelkader-Alloula. Le spectacle qui a intéressé les trois théâtres est en tournée nationale, a souligné avec fierté Mourad Senouci, qui précise que la pièce sera jouée le 5 août prochain à Sidi-Bel-Abbès, le 7 août à Oran, le 8 août à Mascara, le 9 août à Médéa, le 11 août Tizi-Ouzou, le 13 août à Béjaïa et le 15 août également à Guelma. La pièce est dédiée à Djamel Eddine Zaïter, journaliste qui a été assassiné en 1994 devant la tombe de ses parents à Gdyel (Oran), a souligné Mourad Senouci à l'issue de cette rencontre-débat sur le roman et l'adaptation de cette pièce. Les débats ont porté sur cette femme infernale , à l'origine de tout ce conflit mais aussi des «réalités vécues» qui ont bousculé «'nos mémoires» et réveillé une léthargie, ont souligné des participants qui ont salué le travail du dramaturge qui a rendu un grand hommage à sa manière à ces intellectuels algériens. La dernière pièce de Mourad Senouci «Madzouedj fi Outla» tient l'affiche depuis six ans.