Un attentat suicide lors d'une veillée mortuaire a fait 45 morts et des dizaines de blessés parmi des miliciens tribaux dans la ville de Djaar, dans le sud du Yémen, a-t-on appris dimanche auprès des autorités locales et des hôpitaux. Le kamikaze visait apparemment le commandant des Comités populaires, un groupe de miliciens tribaux qui a soutenu une offensive de l'armée yéménite contre les militants islamistes d'Ansar al-Charia, liés à Al-Qaïda, en juin dans la province d'Abyan, offensive que le gouvernement avait qualifiée de victoire majeure. Le chef d'un groupe local combattant Al-Qaïda, Abdoul Latif al-Sayed, a été blessé et hospitalisé. Deux de ses frères ont péri. Les Etats-Unis et l'Arabie saoudite considèrent le Yémen comme une des lignes de front de leur combat contre Al-Qaïda et les organisations qui lui sont affiliées. Plus à l'est, dans la province d'Hadramout, un drone américain a tiré sur un véhicule qui transportait des activistes présumés, tuant ses trois passagers. «Les corps noircis par le feu des trois hommes [du groupe activiste] Ansar al-Charia ont été retrouvés et la voiture dans laquelle ils se trouvaient a été détruite», a indiqué le responsable. Ansar al-Charia («partisans de la loi coranique») s'est emparé de plusieurs localités de la province d'Abyan en 2011 en profitant des difficultés du président de l'époque, Ali Abdallah Saleh, alors aux prises avec des manifestations importantes qui ont finalement provoqué son départ en février dernier. Les Etats-Unis ont soutenu l'offensive de l'armée yéménite pour déloger les combattants islamistes de leurs places-fortes en juin, mais, selon des habitants et des analystes, les activistes se font simplement discrets en attendant une occasion de pouvoir se regrouper. La semaine dernière, des activistes ont attaqué un commissariat à Djaar, tuant quatre policiers et blessant un cinquième.