Coup dur pour l'athlétisme algérien. Hier matin, l'athlète de demi-fond algérien Taoufik Makhloufi a été exclu des Jeux olympiques de Londres pour mauvaise foi et manque de combativité, dans les séries du 800 m, a annoncé la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Makhloufi, qui avait remporté dimanche sa demi-finale du 1 500 m, a été contraint de participer au 800 m contre son gré parce que la Fédération algérienne ne l'avait pas retiré de la course. Il n'a pas tenté de rivaliser avec ses adversaires au départ de sa série, il était déjà très attardé dans la ligne droite opposée puis a cessé de courir et est reparti en arrière vers le sautoir à la perche. Après avoir sanctionné son attitude en l'interdisant de toute participation aux Jeux, l'IAAF a précisé qu'il pourrait être réintégré en finale du 1 500 m, mardi, s'il pouvait présenter un certificat médical signé par un praticien local pour justifier son refus de courir le 800 m. Et pourtant, tout avait bien commencé pour lui avec cette qualification en finale du 1 500 dimanche soir... «J'ai grandi en feuillant l'album photos de mes prédécesseurs, de ceux qui ont fait l'histoire de notre athlétisme... Et alors je me dis que je n'ai pas le droit de décevoir ceux qui attendent de moi et de l'athlétisme algérien des résultats de qualités...» Voilà comment s'est exprimé notre athlète Taoufik Makhloufi après sa qualification en finale du 1 500 m en 3:42.24, ce dimanche soir au stade olympique devant quelque 80 000 spectateurs. «Le champion d'Afrique du 800 m, écrit notre confrère sur place, a devancé le Kenyan Kiprop Abstel, l'un des grands favoris pour le titre olympique (3:42.92), tandis que la troisième place est revenue à l'Ethiopien Gebremedhin (3:42 .93). Dans la deuxième série, c'est le Marocain Iguider Abdelaali qui s'est imposé en 3:33.39 devant le Kenyan Kiplagat Silas (3:34.60) et le Néozélandais Wiilis Nicholas (3: 34.70).» Il faut attendre la grande finale qui aura lieu aujourd'hui à 21h15 et qui installerait, pourquoi pas, notre représentant sur l'une des trois places du podium, ce qui n'est pas impossible. «C'est un bonheur pour l'athlétisme algérien», reconnaissent les jeunes amateurs de cette discipline. «Une forte démonstration qui nous fait oublier les catastrophes des autres compétitions», tonne une ancienne athlète de Bouira. «Il a promis et il a tenu pari devant des ténors internationaux de cette filière», clame un marchand de fruits pour ajouter devant toute sa clientèle, «il a justifié sa forme, sa capacité, ses respects aux valeurs sportifs.» Des impressions qui font du bien et qui redonnent espoir à ces athlètes qui donnent une autre image de l'athlétisme. Il y a malheureusement cette non-qualification de notre boxeur Mohammed Amine Ouadahi une qualification justifiée mais serait «volée» (17-15) par les juges. Un parcours inattendu s'est donc présenté sur le ring pour bousculer l'Algérien et placer le Japonais Shimizu Shatochi comme vainqueur. La délégation algérienne, qui a immédiatement réagi, n'a pas eu raison auprès de ceux qui ont mis en place deux à trois scénarios possibles, à même de disqualifier l'Algérien. Les réserves formulées par la délégation algérienne de boxe auprès de la Fédération internationale de boxe amateur ont été rejetées par ladite fédération. Selon notre confrère de l'APS, «le jury s'est réuni tard dans la soirée de dimanche à lundi pour examiner la requête de l'Algérie sur l'arbitrage du combat de Ouadahi face au Japonais Shatochi. Les membres du jury ont rejeté ces réserves, estimant qu'elles étaient non objectives, confirmant le résultat du combat et la qualification du boxeur japonais pour la demi-finale», a déclaré Meziane. Pourtant, le boxeur algérien avait dominé son adversaire et remporté le premier round du combat (4-3) et terminer à égalité le second (6-6), mais le jury a décidé d'accorder la fin du match la victoire au Japonais après avoir été averti lors du troisième round, ce qui lui a valu deux points. «J'étais victime de l'injustice des juges, ils m'ont volé la victoire et tout le monde a vu le combat. J'ai tout fait pour l'emporter, j'ai bien dominé le combat mais à la fin, la victoire est donnée injustement à mon adversaire, il y a de quoi de devenir fou». A présent, les chances algériennes de médaille reposent sur le dernier boxeur qualifié pour les quarts de finales, Abdelhafidh Benchabla qui affrontera mercredi soir, l'Ukrainien Oleksandr Gvozdyk pour une place en demi-finale, synonyme d'une médaille de bronze assurée. Il faut rappeler que l'Algérie a pris part au tournoi de boxe avec huit boxeurs dont sept ont été éliminés aux différents tours de la compétition. Des éliminations qui serviront de base de références pour les prochaines compétitions internationales. Enfin, le lutteur algérien Tarek Aziz Benaïssa (60 kg) est parti aussi vite qu'il n'est venu. Il a été éliminé par le Russe Zaur Kuramagomedov aux points (0-2). L'Algérie a encore en lice deux représentants dans ce sport : Mohamed Serir (66 kg) en lutte gréco-romaine et Riadi Laoufi (84 kg) en lutte libre.