Le Dr Menassel Saddik, président de l'Alliance des démocrates algériens (ADA), nous a rendu visite à La Nouvelle République pour nous informer de la tenue, le 10 septembre 2012, d'un congrès regroupant les militants et sympathisants du parti, à la suite du feu vert donné par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Visiblement satisfait, le Dr Menassel Saddik a, au cours d'une agréable entrevue, bien voulu brièvement nous entretenir de son parti politique créé en 1999. Le président dira : «Nous n'avons pu avoir notre agrément durant plus d'une décennie pour des raisons indépendantes de notre volonté. A cette époque, les autorités ne pouvaient octroyer d'agrément à un parti politique.» Le Dr Menassel est loin d'être un parvenu sur la scène politique nationale, puisqu'il militera dès son jeune âge au sein du FLN, dès ses premiers coups d'éclat, lui qui était un baroudeur au sein de l'Armée de libération nationale. Le président de l'ADA a été candidat aux élections présidentielles de 1999, période que nous avons voulu volontairement escamoter, pour nous consacrer à l'heureuse nouvelle consistant à permettre à l'Alliance des démocrates algériens d'œuvrer sur la scène politique en toute quiétude et légalité. L'humilité, l'engagement et le dévouement pour la nation semblent être des caractéristiques intangibles pour cet homme qui espère fédérer les Algériens autour d'un projet républicain et réconciliateur, afin de procéder, progressivement, à la mise à niveau du pays en se basant sur des valeurs constructives et saines, en débutant par la cellule familiale. «C'est à partir des nouvelles dispositions relatives à la création de partis politiques et d'associations, que nous avons fait appel au ministère de l'Intérieur, qui nous a demandé de renouveler notre demande d'agrément. Ce que nous avons fait ; partant, il nous autorise à tenir un nouveau congrès», a-t-il expliqué. A la question de savoir si les premiers militants n'avaient pas fait défection en plus de dix ans d'attente de l'officialisation du parti, le Dr Menassel répondra qu'«effectivement, une aussi longue attente de l'agrément, qui s'est échelonnée sur plus de dix ans, a enregistré des renoncements que nous considérons comme logiques et inévitables, mais nous avons relancé la dynamique du rassemblement. Certains des membres fondateurs du parti sont toujours parmi nous, pour preuve, leurs noms figurent dans le nouveau dossier déposé auprès des autorités». A propos du congrès, le Dr Menassel souligne : «Nous pensons apporter un plus avec la nouvelle pierre que nous insérons dans le mur de la consolidation démocratique et des libertés en Algérie. Notre but a été dès le départ de nous proposer comme des rassembleurs, nous voulons rassembler tous les Algériens, toutes couches sociales confondues, et de toutes les sensibilités, et ce, depuis le premier jour de la création de notre parti.» A la question : ce rassemblement inclura-t-il les intégristes ? le Président de l'ADA pense qu'il s'agit avant tout «d'égarés» qu'il faut récupérer. Les intégristes, selon le Dr Menassel, seraient des gens perdus qu'il faut ramener à la réalité, par contre, il pense que ceux qui ont une idéologie destructrice, néfaste pour le développement humain, et donc pour la société, seront de facto exclus. Pour plus de précision, il dira : «Nous n'allons pas accepter n'importe qui parmi nous !» Abordant un autre volet de son programme qui lui tient à cœur visiblement, il déclare : «Il faut remodeler la société algérienne en commençant par faire un travail au niveau de la cellule familiale, et ce, avant d'aller à la commune, à la daïra ou à la wilaya. Il faudrait prendre en charge la cellule familiale. Depuis des années, nous avons des structures permettant à nos militants de prodiguer aux femmes les enseignements de base pour bien gérer un foyer quotidiennement, à mettre les enfants dans les meilleures dispositions pour assurer leur épanouissement et en développant leur savoir-faire, en leur faisant prendre conscience du monde qui les entoure. Le développement des connaissances et des règles essentielles commence très tôt avec l'ouverture de l'intelligence. La cellule familiale est la base fondamentale, intrinsèque, où un enfant apprend à respecter ses parents, son entourage et son instituteur. L'enfant apprend le respect de son environnement au sens large du terme. Si un pays veut réussir, il faut une cellule familiale saine. A partir de là, avec l'aide de Dieu, nous pourrons réussir les réformes dans tous les domaines, dont la réforme de la justice et celle de l'enseignement à l'instar des autres secteurs. Nous disons qu'il y a des paliers à gravir. Il faut savoir gérer, et pour y parvenir, il faut lancer les chantiers au niveau de la base de la société. Avant d'aller à la wilaya, il faut maîtriser la gestion des communes qui demeurent le socle de la longévité et de l'avenir de la République. Si on veut que la commune réussisse, il faut qu'elle se mette à niveau ; il faut qu'elle soit à la hauteur et qu'elle s'attelle à la satisfaction des besoins sociaux des citoyens. Un parti politique doit aménager son programme en fonction de la réalité du terrain.» Revenant sur la tenue du congrès de l'Alliance des démocrates algériens, le Dr Menassel déclara pour clore cet entretien que son parti est représenté dans 46 wilayas à l'exception de Annaba et Oum El-Bouaghi, alors que M'sila a fait le nécessaire pour revenir dans le giron de l'ADA. Il est attendu que des réaménagements s'opèrent lors de ce congrès dans la formation des structures organiques, pour définir les lignes politiques directrices et les prochaines échéances électorales où l'Alliance démocratique ne manquera pas de jauger ses véritables capacités de mobilisation des citoyens.