Les éléments de la Protection civile ont dû intervenir une trentaine de fois, vendredi, pour le pompage d'eaux de pluie infiltrées dans des habitations à Jijel, en raison de précipitations d'une rare intensité, nous apprend un communiqué de cette institution. Les inondations sont perçues en Algérie comme un risque naturel de premier plan. Depuis le grand choc de la catastrophe de Bab El-Oued, le 10 novembre 2001, les Algériens, surpris ce jour-là par le spectacle impressionnant de la furie des eaux et l'étendue des dégâts que peuvent entraîner les intempéries, accordent plus d'attention aux bulletins météorologiques spéciaux, d'autant plus que non seulement tout le nord de l'Algérie est vulnérable aux inondations, mais le Grand Sud, lui-même, n'est pas épargné en certains endroits. En fait, les effets des intempéries se produisent en fonction de l'occupation des sols et ils sont aggravés par les atteintes à la nature, dues à l'urbanisation anarchique. Le dépôt sauvage des déchets solides (ordures ménagères et déblais de construction) peut être aussi un facteur de risque. La violence des pluies combinée aux erreurs d'aménagement et à l'urbanisation anarchique – pas de respect de la réglementation et pas d'infrastructures de protection - conduisent à la catastrophe. Décideurs et simples citoyens doivent acquérir un nouveau comportement pour réduire, voire exclure les pertes humaines et les dégâts matériels en cas d'inondations. Tout le monde sait maintenant qu'il ne faut pas construire dans les zones inondables et les zones accidentées, notamment les lits d'oued et les terrains glissants. Les plans de prévention des risques naturels prévisibles concernent les inondations et ils sont indispensables surtout quand on sait que la vigilance est souvent endormie par les très longues périodes de sécheresse.