Alors que la direction du parti s'emploie à mener à bien l'opération de restructuration de ses fédérations et sections, le FFS fait face à une autre vague de démissions après celle de juillet dernier qui a vu de nombreux cadres et non des moindres, dont l'ex-premier secrétaire Karim Tabbou, claquer la porte du plus vieux parti de l'opposition. Des militants et des élus, 25 au total, de la section des Ouadhias, au sud de Tizi Ouzou, viennent, en effet, d'annoncer leur démission collective du parti. Dans une déclaration rendue publique, hier, les désormais 25 ex-militants, dont trois élus, du FFS de Hocine Aït Ahmed disent «refuser d'avaliser ce brusque revirement stratégique opéré par l'actuelle direction nationale, la marche forcée vers la participation aux dernières législatives que l'appareil du FFS a fait prendre au parti, considérant que c'est une potion amère difficile à digérer pour les militants et les cadres sincères». Les rédacteurs du document reprochent à l'actuelle direction nationale du parti les critères retenus dans le choix des candidatures, citant «la servilité et la proximité avec les détenteurs du pouvoir réel» en mettant en avant le cas du député élu tête de liste FFS à Tizi Ouzou. Face aux questionnements politiques pertinents et légitimes des militants et cadres, le secrétariat national adopte, déplorent les militants et élus des Ouadhias démissionnaires, une politique de tyrannie faite de menaces, de manœuvres et de sanctions, et ce, disent-ils, au mépris de toutes les règles éthiques. Les rédacteurs du document déplorent également le silence de la direction nationale qui refuse de débattre, de discuter et de trouver une issue à une crise interne, malgré, disent-ils, de multiples démarches entreprises par les militants et les cadres sincères du parti. «Malgré tous nos efforts consentis en vue de rétablir un ordre serein ainsi qu'une pratique de débat propre et décisif au sein de notre famille politique, nous sommes, lit-on encore à travers le document, mis face à une situation de blocage générée par un autisme viscéral affiché par la direction nationale qui se complaît dans un autoritarisme parental sans égal, contraints, non sans amertume, à la démission collective du FFS.» «Le FFS qui prône la démocratie n'est même pas en mesure de l'appliquer», déplorent encore les rédacteurs du document qui regrettent qu'à l'approche des échéances électorales du mois de novembre prochain, le plus vieux parti d'opposition tente d'étouffer la crise qui secoue ses structures.