Les pays membres du Mouvement des non-alignés ont soutenu vendredi le droit de l'Iran au nucléaire civil, condamné les sanctions américaines anti-iraniennes et se sont prononcés contre l'ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie à l'issue de leur sommet de Téhéran. Sur le front diplomatique, l'étourdi général de l'ONU Ban Ki-moon a répété ses appels à cesser la répression. Sa bourde : «J'ai rappelé que toutes les parties devaient cesser toute forme de violence, la responsabilité principale incombant au gouvernement syrien qui doit cesser d'utiliser des armes lourdes». Il a invité les pays étrangers à cesser de fournir des armes «aux deux parties». A l'occasion, il a également demandé au président iranien Mahmoud Ahmadinejad «d'user de l'influence» de l'Iran pour convaincre son allié syrien de mettre fin aux violences. Après de vains appels au départ du président Assad, fermement soutenu par Moscou, Pékin et Téhéran, les pays occidentaux se concentrent sur la menace d'intervention militaire. Dans ce contexte, la dernière réunion du Conseil de sécurité de l'ONU s'est achevée sans résolution ni communiqué, alors que les puissances occidentales ont à nouveau menacé d'une intervention militaire. L'adoption d'une résolution en ce sens par le Conseil paraît impossible étant donné le blocage russo-chinois. «Combien de temps allons-nous rester assis à regarder alors qu'une génération entière est en train d'être décimée par des bombardements aveugles et des attaques ciblées de masse ?» s'est demandé le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu. «Devant cette situation qui heurte la conscience humaine, la conviction de la France est qu'il faut tout faire, tout tenter pour mettre fin aux violences et soulager la population civile», a indiqué pour sa part le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Plus royaliste que le roi, la diplomatie tente de trouver un subterfuge pour passer à l'acte tel qu'il a été effectué en Libye. Toujours Fabius sur le devant de la scène. Ce dernier, répétant le «tube» d'Obama, qui a prévenu que l'utilisation d'armes chimiques à l'intérieur de la Syrie constituait le franchissement d'une «ligne rouge», un acte capable de déclencher une intervention militaire américaine, a également fait savoir que la France n'excluait pas une intervention militaire en Syrie si le régime de Bachar Al-Assad aurait recours à des armes «bactériologiques et chimiques». Laurent Fabius n'a pas dit s'il attendrait un accord de l'ONU, précisant que la réglementation internationale permettait une intervention pour de telles armes. «On a tort de penser que le terrorisme serait l'instrument des faibles. Comme la plupart des armes meurtrières, le terrorisme est surtout l'arme des puissants. Quand on prétend le contraire, c'est uniquement parce que les puissants contrôlent également les appareils idéologiques et culturels qui permettent que leur terreur passe pour autre chose que de la terreur», a écrit Noam Chomsky dans son article «Terrorisme, l'arme des puissants» paru en décembre 2001 dans Le Monde diplomatique.