Les menaces d'abattre les avions civils proférées par l'opposition syrienne sont les résultats d'une remise irréfléchie des soutiens des groupes armés en Syrie de lance-missiles sol-air portables aux rebelles, a déclaré hier, samedi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov sur son Twitter. «L'opposition armée syrienne menace d'abattre les avions civils en Syrie. Voici le résultat d'une remise irréfléchie de systèmes portatifs de lance-missiles sol-air portables aux rebelles », a indiqué M. Gatilov. Les médias ont rapporté début août que l'armée syrienne libre, comptant des djihadistes non syriens, avait reçu une vingtaine de lance-missiles sol-air portables de Turquie. Selon les experts russes, ces livraisons ont été organisées par l'Arabie saoudite et le Qatar qui bénéficient de soutien de l'Occident. L'ASL et ses relais, les groupes armés ont menacé vendredi dernier, d'attaquer les aéroports civils de Damas et d'Alep à partir du 4 septembre, alors que le Conseil de sécurité a, la veille, tenu une réunion à l'initiative de la France sur la question humanitaire de la crise en Syrie. «Parce que les avions de combat syriens les utilisent pour effectuer des frappes sur les rebelles», a soutenu un responsable de l'ASL, user de lance-missiles sol-air par les groupes armés est «légitime». Ce qui semble être une réponse à l'appel du secrétaire général de l'ONU, à partir de Téhéran, appelant à «la cessation des actions armées, notamment celles perpétrées par les groupes armées» pour garantir la réussite de la mission du nouveau médiateur onusien pour la crise en Syrie, Lakhdar Ibrahimi. Selon les experts militaires, cette déclaration de l'armée syrienne libre est appelée à attirer l'attention de la communauté internationale sur leur utilisation ouvrant davantage grande la porte à la militarisation de la crise en Syrie. Ce qui pour d'autres observateurs n'est pas fortuit, du moment que l'annonce en question par les responsables des groupes armés intervient en réponse à l'impossibilité de ces derniers d'instaurer des zones or du contrôle de Damas. Par ailleurs, l'avertissement du ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, émis vendredi, est une reproduction du scénario US aboutissant à l'envahissement de l'Irak en mars 2003. Pour le chef de la diplomatie française, son pays n'attendrait pas le feu vert de l'ONU pour intervenir militairement en Syrie, si Damas venait à recourir aux armes chimiques ou bactériologiques. Sur les ondes de la radio Europe 1, Fabius a soutenu que «si Assad les emploie, nous serons intransigeants. Notre réponse serait alors immédiate et fulgurante», a-t-il averti. Damas pour rappel a précisé par le biais du porte-parole de son gouvernement que «la Syrie userait de ses armes chimiques exclusivement contre toute intervention et agression militaire étrangère». Aussi, même les déclarations émises par Moscou assurant que Damas n'userait pas de ses armes chimiques et qu'elles sont à l'abri, les Occidentaux persistent à user de ce prétexte et argumentaire en prévision de l'après-échec de leur traitement de la crise en Syrie. Aussi, certaines informations font état de probables approvisionnements des groupes armés en armes chimiques» dans le but d'endosser leur utilisation par les forces gouvernementales syriennes. Un scénario qui a suscité les craintes de bon nombre d'observateurs de la crise en Syrie au vu des massacres de civils syriens perpétrés par des groupes armés et imputés par les médias occidentaux et des monarchies du Golfe aux forces gouvernementales syriennes, que des ONG et des organismes onusiens ont dévoilé à l'opinion internationale.