Chaque année, des milliers d'enfants handicapés en âge de scolarisation se heurtent à la difficulté de décrocher le ticket d'entrée à l'école. Cette situation qui perdure creuse de plus en plus la fracture scolaire entre tous les enfants d'Algérie. Elle confisque le droit de cette catégorie d'enfants handicapés à prétendre aux meilleures chances de réussite possibles à tous les élèves. Ces enfants aux besoins spécifiques, qui devraient normalement bénéficier d'une attention et d'une vigilance particulières, sont toujours exclus de l'école. Aujourd'hui, même si leur prise en charge fait l'objet de plusieurs réflexions et de nombreuses initiatives, trop d'inégalités et de ruptures marquent encore leurs parcours scolaires, entretenant pour leurs parents et pour eux-mêmes une source permanente d'inquiétude. L'éco-le peine aujourd'hui à répondre de manière pertinente aux besoins des enfants handicapés. Pourtant, les textes existent, et la loi est claire, qui prévoit que le droit à l'éducation est garanti à chacun afin de leur permettre, notamment, de développer sa per sonnalité, de s'insérer dans la vie sociale et d'exercer sa citoyenneté. Elle oblige même l'Etat à prendre en charge les dépenses d'enseignement et de première formation professionnelle des enfants et adolescents handicapés, en les accueillant soit dans des classes ordinaires, soit dans des établissements disposant d'un personnel qualifié ou de services spécialisés. Mais comme la différence fait souvent peur, et parce qu'il est une différence visible, le handicap pose la question fondamentale de son environnement : faut-il proposer aux enfants handicapés un espace spécifique ou favoriser leur scolarisation avec les enfants ordinaires? Pour les parents et les spécialistes de l'éducation, la réponse ne fait aucun doute. Dans la très grande majorité des cas, la scolarisation en milieu ordinaire est la voie qui doit être privilégiée, et de nombreuses expériences de par le monde et même chez nous montrent que les écoles ayant choisi cette solution se félicitent de l'évolution de leurs élèves et de leur enrichissement réciproque. «Le peu d'enfants handicapés qui arrivent à s'inscrire à l'école ordinaire essaient de s'accrocher et fournissent beaucoup d'efforts pour s'adapter au système, sans aucun moyen à leur disposition pour faciliter leur intégration», a affirmé le président de l'Association des IMC de Sétif qui est depuis deux ans dans un projet d'insertion des enfants handicapés dans le cycle scolaire ordinaire avec l'aide de Handicap International. Ils sont 1 452 enfants handicapés à avoir été intégrés dans 24 wilayas en milieu scolaire ordinaire au cours de l'année scolaire 2011/2012. «Cela reste insuffisant quand on sait que nombre d'enfants handicapés restent cloîtrés chez eux par manque de moyens et de possibilité d'intégrer les écoles», clament les associations de soutien aux enfants handicapés et des syndicats d'enseignants qui demandent depuis des années la création d'un métier d'accompagnant d'élèves handicapés. Des auxiliaires scolaires indispensables pour ces enfants aux handicaps multiples. Perçu par certains comme une douleur trop grande pour pouvoir être accompagnée, le handicap est pour d'autres une source perpétuelle de compassion. Pourtant, ni l'une ni l'autre de ces attitudes ne répond à la demande de ceux qui souffrent et en particulier, à celle des enfants. «Croyons en leurs possibilités, donnons-leur les moyens...pour apprendre, voilà comment on peut aider ces enfants dont la différence fait peur», nous dira le parent d'un enfant handicapé moteur qui a fait des pieds et des mains pour pouvoir inscrire son fils dans une école normale sans résultat son fils est toujours a la maison.