La rentrée sociale 2012-2013 ne dérogera pas à la règle, puisqu'elle s'annonce d'ores et déjà agitée, voire même inquiétante. Des syndicats des différents corps de métier, comptent renouer avec la contestation pour faire valoir leurs droits, vu le dialogue de sourds qui persiste entre eux et la tutelle. En effet, la Fédération nationale du secteur des communes (FNSC), affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) avait appelé à un débrayage de huit jours, mercredi passé, après avoir déposé un préavis de grève au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le mot d'ordre du FNSC, suivi à travers tout le territoire national a été justifié par la sourde oreille de la tutelle aux revendications des travailleurs communaux. Parmi les quatorze points de la plate-forme de revendications, le Snapap relève notamment «le bafouement de la liberté syndicale». Auparavant, ce sont les employés de la Cnas qui avaient observé deux piquets de grève les 26 et 27 août. Les travailleurs de cette institution ont désormais décidé de recourir à des arrêts de travail plus prolongés au début de ce mois. Ils dénoncent entre autres, «l'harcèlement moral et l'intimidation dont ils font l'objet». Tant que les problèmes perdurent, les protestataires refusent tout dialogue avec leur direction générale. Après la Cnas, c'est au tour du Comité national du pré-emploi (Anem et DAS), affilié au Snapap de lancer un appel pour «arracher les droits et l'accès à un travail digne», à partir d'actions de protestation à l'échelle nationale et ce, vers la fin du mois de septembre. Dans un communiqué adressé à notre rédaction, ce Comité prévoit un débrayage devant les sièges des wilayas, suivi d'un sit-in national, à Alger. Pour cause il dénonce la décision d'ouverture des concours de recrutement, menés, selon lui, sans transparence, afin de «favoriser la corruption et la fraude». Les représentants de ce Comité pointent du doigt les promesses «mensongères de l'administration». Leur plate-forme de réclamations comporte entre autres, «l'intégration de tous les diplômés, le gel des concours de recrutement dans la fonction publique jusqu'à l'intégration des bénéficiaires et l'annulation de la politique de travail précaire». Dans le même sillage, un autre secteur sensible et pas des moindres, risque de connaître de graves perturbations. C'est le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui renoue encore une fois avec la protestation. Dans un document, qui nous a été adressé, les cadres syndicaux du secteur en question, qui se sont réunis mercredi passé, ont décidé de reprendre la grève, gelée le 16 mai 2012, due au refus de la tutelle de prendre en considération leurs revendications. D'autres syndicats s'organisent et se préparent pour d'éventuels mouvements de grève lors de cette rentrée sociale. Le nouveau gouvernement qui se retrouve confronté à des problèmes socio- économiques importants, sera-t-il capable à répondre aux exigences du filet social, ou alors adoptera-t-il la même politique que le précédent ? L'avenir nous le dira.