Le caractère facultatif de l'enseignement de la langue tamazight lui porte énormément préjudice. Dans la wilaya de Bouira, tamazight n'est enseignée que dans les établissements scolaires de la région berbérophone et à un degré moindre au chef-lieu de wilaya. Lors du dernier concours national organisé par le MEN pour le recrutement des enseignants des trois cycles, tamazight ne figurait pas dans la nomenclature des matières pour la wilaya de Bouira. Une exclusion dénoncée par le mouvement associatif. Le directeur de l'éducation de Bouira s'est voulu rassurant en estimant que le problème de poste pédagogique ne se pose pas pourvu qu'il ait une demande. A cet effet, il dira que prochainement, il sera organisé un concours de wilaya pour le recrutement de 15 enseignants de tamazight. L'ensemble des chefs d'établissement de la wilaya sont destinataires de formulaires à distribuer aux parents d'élèves afin de décider si leur enfant suivra l'enseignement de tamazight ou non, un simple refus est synonyme d'une dispense comme celle du sport. Le responsable affirmera que sa direction est disposée à ouvrir un groupe pédagogique même pour deux élèves. Autrement dit, au cas où deux élèves dans tout l'établissement émettent le vœu de vouloir apprendre la langue tamazight, la direction leur affecte un enseignant. Pour terminer, il dira que le manuel scolaire est disponible dans l'ensemble des établissements scolaires. Toutefois, pour cet enseignant de tamazight accosté, «il est aberrant que tamazight soit toujours otage et politisée. C'est pourtant une langue nationale qui est bel et bien institutionnalisée, la prochaine Constitution doit impérativement l'officialiser afin de lui donner la place qui lui sied à côté de la langue arabe. Il faut réparer ce préjudice historique».