Deux années après une enquête similaire effectuée sur le terrain au port et à l'aéroport d'Annaba, les députés de la Commission des affaires étrangères de la coopération et de la communauté (CAECC) sont de retour sur ces deux mêmes sites et pour la même mission. Celle de voir de près la situation des voyageurs, utilisateurs de ces deux infrastructures routières. Il n'y a pas eu de flashback sur les conclusions tirées de la première visite effectuée en septembre 2010. Les députés représentatifs du peuple dont ceux des Amériques, Océanie, Europe et Asie avaient à l'époque, tiré la sonnette d'alarme sur le calvaire vécu à la sortie comme à l'entrée de nos frontières terrestres et maritimes. Les insuffisances des service de douanes et de la police des frontières avaient été dénoncées par de nombreux voyageurs majoritairement des immigrés. Sans complaisance, les usagers des moyens de transports maritime et aérien avaient tiré à boulets rouges sur les responsables des différentes institutions chargées de l'accueil et du contrôle. Ce sont pratiquement les mêmes récriminations que la dizaine de députés accompagnés de leurs pairs d'Annaba, ont été écoutées avec une attention soutenue. Leur présence sur le site a coïncidé avec l'arrivée, ce dernier vendredi, sur le quai du Tassili II du car-ferry algérien en provenance de Marseille. Il avait à son bord 400 passagers et plus de 250 voitures. Durant leurs deux journées de présence sur le terrain à Annaba, les députés conduits par Belkacem Belabes, président de la CAECC, se sont inquiétés des dispositions prises pour améliorer les prestations au niveau de ces deux infrastructures socio-économiques. Notamment, celles relatives à l'allégement de la procédure de contrôle de police et de douane. La tentative des préposés aux guichets des deux corps constitués aux frontières de sauver les apparences en libérant rapidement les passagers munis de leurs bagages, n'est pas passée inaperçue. D'autant que sur le quai, une longue chaîne de véhicules s'était formée dans l'attente de la procédure de contrôle des documents de voyage. Faute d'équipements adaptés, la gestion du flux des voyageurs et des véhicules était archaïque. Elle rendait insupportable toute attente, aussi courte soit-elle. Ce qui a créé une situation anormale où la confrontation douane-police-voyageurs devenait inévitable. Comment remettre de l'ordre ? Telle est la question que ne cessait de poser Belkacem Belabes aux responsables locaux. Tout autant que les autres élus, il ne paraissait pas convaincu de la performance portée à sa connaissance quant au contrôle de douane et de police au débarquement effectué en 2h30 sur plus de 800 passagers et 300 voitures avec bagages. Sur le fond, le président de la CAECC rappelait à chaque fois, ce qu'il ne cessait de répéter depuis son arrivée en matière d'amélioration de la prise en charge des voyageurs. Sur ce terrain là, Belabes n'a pas fait dans l'amalgame lorsqu'il s'agit d'envisager l'avenir. C'est pourquoi, il a tenu à être informé des projets à réaliser pour améliorer autant que faire se peut leurs conditions d'accueil. Une nouvelle gare maritime à plusieurs niveaux, mise en place de moyens informatiques et la climatisation dans les salles d'embarquement du port d'Annaba, figurent dans le lot. Lancement de l'exploitation de la nouvelle aérogare à l'aéroport Rabah-Bitat, dotée de tous les équipements technologiques pour une meilleure fluidité des 700 000 passagers/an que cette infrastructure est appelée à prendre en charge dés sa réception fin décembre 2012, figurent aussi au nombre de ces projets. La mise en marche du scanner pour le contrôle des engins et des containeurs devrait renforcer ces acquis. Depuis son acquisition voilà plus d'une décennie, ce scanner n'a jamais fonctionné. Il était étrangement tombé en panne au moment de son utilisation par les douaniers. Ce qui a fait dire à un député d'Annaba : «Il est pratiquement difficile de croire que la nouvelle gare sera opérationnelle à la fin de l'année. Au-delà des travaux de maçonnerie qui restent inachevés à l'image du mur rideau, il y a les équipements qui n'ont toujours pas été acquis. A eux seuls, leur installation nécessiterait plusieurs mois. Je m'étonne que l'on puisse faire pareille affirmation. Nous n'avons pas été dupes». En 2010, au lendemain de leur tournée à travers différentes régions portuaires du pays, des parlementaires de différentes tendances politiques s'étaient engagés à établir un rapport détaillé sur la situation de nos immigrés à l'arrivée et au départ de nos ports et aéroports. Ils projetaient d'interpeller les ministres de l'Intérieur et du Transport sur des questions en étroite relation avec les activités aéroportuaires liées, et sur la nécessité de revoir à la baisse les prix des billets de transports maritime et aérien. Deux années après, les voyageurs en général et les immigrés en particulier, attendent toujours une quelconque amélioration de leur situation. «Malgré les améliorations relevées dans la prestation de service de l'ensemble des structures d'animation du secteur du transport au niveau du port et de l'aéroport d'Annaba, il reste encore des insuffisances. Nous devons travailler davantage pour mieux maîtriser la situation», dit-il.