La cession d'ArcelorMittal Pipes and Tubes Algérie (Ampta) filiale du groupe ArcelorMittal leader mondial de l'acier pourrait intervenir dans les prochains mois dans le cadre d'un partenariat avec l'entreprise algérienne Sonatrach. Un bureau d'études aurait été désigné pour étudier la faisabilité de pareille opération. Il s'agit de la rétrocession d'une grande partie des actifs du capital social Ampta. Celle-ci est mieux connue sous son ancien sigle Tuberie sans soudure (TSS) depuis sa création en 1976. Elle était devenue filiale du groupe Sider avant sa cession en 2007 à ArcelorMittal Tulbar Products dans le segment Energie. Elle rejoindra ainsi le complexe sidérurgique El-Hadjar dans l'escarcelle des actifs du capital social à hauteur de 70% par le groupe indien Mittal-Stell. Le dossier a été soumis récemment à Chérif Rahmani, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. La proposition est intervenue au lendemain de sa rencontre avec le patronat au cours de laquelle le ministre a parlé d'encourager l'investissement public et privé et de stimuler la création des sociétés de partenariat avec des firmes étrangères. Cette déclaration aurait suffi à la direction générale ArcelorMittal Annaba pour tenter de relancer et faire aboutir le projet de partenariat Ampta/Sonatrach. Durant des années, Ampta filiale de production fabriquait 30 000 tonnes/an de tubes de haute qualité. Ils étaient destinés à l'enveloppe des puits de forage gaziers ou pétroliers de Sonatrach. La filiale participait également à l'élaboration des conduites de transport de gaz ou de pétrole et autres tubes de forage hydraulique. Une malfaçon à l'origine d'un important préjudice financier pour l'entreprise algérienne des hydrocarbures mettra fin à la bonne entente entre les deux parties. C'était en 2010, année où les 540 salariés de la Tuberie sans soudure connurent les pires difficultés socioprofessionnelles. Même les investissements engagés par ArcelorMittal pour réhabiliter l'outil de production sont restés vains. Tout autant que les grèves des travailleurs suivies par les menaces des syndicalistes. Ces derniers argumentaient l'exclusion de leur unité de production de la liste des fournisseurs potentiels de Sonatrach en termes d'offres de tubes casing au profit d'opérateurs étrangers. Smaïn Kouadria, secrétaire général du syndicat de l'entreprise ArcelorMittal à l'époque avait alerté le secrétaire général de la centrale syndicale UGTA et les plus hautes autorités du pays. Il avait même souligné que leur société est la seule usine de fabrication de Tubes sans soudure en Algérie et dans le Maghreb. Vainement puisque persistant dans leur refus de toute relation d'affaires avec Ampta, les responsables de Sonatrach avaient argumenté l'absence d'un certificat API tout comme ils ne prendront pas en considération les conclusions satisfaisantes de la visite de contrôle effectuée par les experts envoyés par Sonatrach en juin 2010. Dans son dernier appel émis en septembre 2011, le SG du syndicat ArcelorMittal invitait les pouvoirs publics dont le ministre de l'Energie et celui de l'Industrie ainsi que le SG de l'UGTA à l'aider à tisser une collaboration étroite avec Sonatrach et Sonelgaz, les deux principaux clients de Ampta. Une année après, son appel semble avoir été entendu. S'il venait à être matérialisé, le projet de partenariat entre les deux entités économiques algériennes permettrait à Sonatrach de disposer de sa propre usine de fabrication de tubes. De son côté, ArcelorMittal disposera d'un créneau porteur pour écouler sa production de lingots nécessaires à la fabrication de tubes. Par ailleurs d''un côté comme de l'autre, des centaines de postes de travail seront sauvés avec des possibilités d'en créer d'autres. «Nous avons pris connaissance de cette information. Elle nous permet de croire en des jours meilleurs pour Ampta dont les salaires des travailleurs sont, depuis presque deux années, totalement à la charge d'ArcelorMittal Annaba. C'est aussi une bonne nouvelle de nos lingots dont la production ira directement à Ampta devenue propriété de Sonatrach. Cette démarche aurait pu être entreprise depuis longtemps. Elle aurait entraîné la création de plusieurs centaines de postes de travail directs ou en amont et en aval des activités d'Ampta», a affirmé Mourad Daïffalah, le secrétaire général par intérim du syndicat ArcelorMittal. L'information intervient alors que se prépare le renouvellement des membres du syndicat de l'entreprise et leurs homologues du Comité de participation. Après un désaccord qui aurait duré plusieurs jours sur le découpage des zones électorales et le nombre de sièges des candidats à pourvoir, la direction générale et son partenaire syndical ont trouvé un terrain d'entente. C'est ainsi que 19 ateliers ont été dégagés pour l'élection de 77 candidats. Dès aujourd'hui mardi, les membres de la commission de recueil des candidatures sont appelés à travailler pour l'élaboration des listes des candidats.