De nouveaux attentats ont secoué hier Damas visant cette fois-ci le siège de l'état-major mais sans faire de victimes, alors que la crise syrienne devrait encore dominer, cet après-midi, les travaux de l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Dans la matinée, deux puissantes explosions ont secoué le siège de l'état-major syrien dans le centre ultra-sécurisé de la capitale syrienne, mais l'armée a assuré que tous les commandants militaires sont indemnes. «Les groupes terroristes armés affiliés à l'étranger ont mené ce matin un nouvel acte terroriste en faisant exploser une voiture piégée et une bombe aux abords du siège de l'état-major (...) tous les commandants et les officiers militaires sont sains et saufs, aucun d'entre eux n'a été blessé», a indiqué l'armée dans un communiqué reproduit par les médias officiels. Selon une ONG syrienne, des combats d'une intensité sans précédent depuis le début de la révolte contre le pouvoir en place en mars 2011, ont opposé hier à Damas rebelles et militaires au sein du complexe de l'état-major. Le communiqué de l'armée ne fait pas état de combats mais précise que «les attaques ont été accompagnées de tirs sans discernement aux abords du siège et les rues adjacentes pour terroriser les civils». Ces nouvelles violences interviennent au lendemain de l'ouverture à New York de l'Assemblée générale de l'ONU devant laquelle le secrétaire général onusien, Ban Ki-moon, a qualifié mardi la situation en Syrie de «désastre régional avec des implications mondiales». Face à cette situation, M. Ban a réclamé une action du Conseil de sécurité pour mettre fin à la crise en Syrie. «C'est une menace grave et croissante pour la paix et la sécurité internationales qui réclame l'attention du Conseil de sécurité», a-t-il encore dit dans un discours devant l'AG de l'ONU. Il a également exhorté la communauté internationale à ne pas ignorer la situation en Syrie où, selon lui, des «violations brutales des droits de l'Homme continuent d'être commises». Il a aussi insisté sur la nécessité de «mettre fin à la violence et à l'afflux d'armes aux deux camps» et de «mettre en œuvre le plus vite possible une transition menée par les Syriens eux-mêmes». Le conflit syrien devrait dominer encore hier les interventions de l'Assemblée générale de l'ONU. Les deux principaux orateurs attendus hier à la tribune de l'Assemblée sont les présidents iranien Mahmoud Ahmadinejad et égyptien Mohamed Morsi. Ce dernier avait exprimé récemment le rejet de son pays de toute intervention d'une force militaire étrangère en Syrie. «Je suis opposé à toute intervention étrangère par la force dans ce qui ce passe en Syrie», a-t-il déclaré lundi soir dans une interview à la chaîne de télévision américaine PBS. «Je ne l'approuve pas et je pense que cela serait une grosse erreur si cela se produisait», avait-il martelé, ajoutant : «L'Egypte ne l'approuverait pas». Le président égyptien avait, en revanche, estimé que les efforts diplomatiques d'un quatuor formé par l'Egypte, l'Iran, l'Arabie Saoudite et la Turquie pourrait aider à mettre un terme à la crise syrienne. Il a aussi estimé que les Nations arabes devaient «soutenir le peuple syrien dans sa marche vers la liberté». M. Morsi a également expliqué qu'il avait réuni des responsables égyptiens, iraniens, turcs et saoudiens pour tenter de proposer des solutions à ce conflit parce qu'ils sont, à des degrés divers, «concernés» directement par la crise syrienne. Quant à l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, l'Algérien Lakhdar Brahimi, de retour de Syrie, avait estimé lundi devant le Conseil de sécurité qu'il n'y avait «pas de progrès en vue aujourd'hui ou demain» vers une issue au conflit dans ce pays. Selon les estimations de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un réseau de militants à travers la Syrie, au moins 29 000 personnes sont mortes depuis le début du mouvement de contestation du président Bachar al-Assad, qui s'est militarisé au fil des temps.