Deux nouveaux services externes de réinsertion sociale des détenus seront opérationnels avant la fin de l'année à Tlemcen et Boumerdès en plus des six créés en 2008 et 2009. Dix autres seront réceptionnés en 2013 en faveur de l'accompagnement et la réinsertion sociale des personnes faisant objet de peines alternatives ou ayant besoin d'accompagnement après avoir purgé leurs peines en prison. C'est ce qu'a révélé, hier à Alger, Mokhtar Felioune, directeur général de l'administration pénitentiaire en marge d'une session de formation au profit des chefs de services et des directeurs d'établissements pénitentiaires. Le représentant du secteur de la justice a expliqué que ces services externes dont le nombre atteindra les 36 avant la fin du quinquennat en cours, passeront de la mission du suivi d'exécution des peines alternatives à d'autres missions concernant notamment l'exécution d'autres peines et l'accompagnement des détenus pour une meilleure réinsertion sociale après leur libération. M. Felioune a tenu a rappeler que le passage par ces services après l'emprisonnement n'est pas obligatoire pour les détenus bien qu'ils soient automatiquement tenus d'informer l'existence de ces services avant de quitter les établissements pénitentiaires. Ceci dit, enchaîne-t-il, la réinsertion sociale doit commencer pendant la période de l'incarcération si ce n'est pas dès le premier jour de l'arrivée du détenu. Pour ce faire, le directeur général de l'administration pénitentiaire mise sur le programme de réinsertion sociale basée sur «la planification stratégique» spécifique à chaque établissement et qui doit, insiste-t-il, passer à une planification individuelle spécifique à chaque détenu et ses caractéristiques. En effet, Felioune a instruit ses cadres et chefs de services lors de l'ouverture des travaux de la session de formation, de mobiliser tous les moyens en leur disposition afin d'atteindre les objectifs du programme de réinsertion sociale des détenus. Il fera savoir, par la même, qu'à partir de cette année, l'évaluation des établissements pénitentiaires et leurs personnels aura pour critère principal les résultats obtenus en matière de réinsertion dont le nombre d'inscrits aux différents niveaux scolaires, en études universitaires et formation continue, en formation professionnelle et stages ainsi que le nombre de lauréats inscrits dans les examens de l'éducation nationale et autres. Le nombre de récidivistes et d'incidents survenus dans chaque établissement fait partie aussi des critères d'évaluation. Désormais, les établissements qui enregistreront les meilleurs résultats seront les mieux rémunérés. Ainsi, le personnel est appelé à sensibiliser davantage la population carcérale en matière d'enseignement et de formation même si les résultats obtenus dans ce sens au cours des dernières années sont, selon M. Felioune, «satisfaisants et encourageants». Dans ce sillage, il indiquera que 80% des détenus dans les différents établissements pénitentiaires sont inscrits pour des études scolaires et universitaires ou dans la formation professionnelle. Il argumentera que l'année dernière, ses services ont enregistré plus de 56 000 inscrits dans des differents niveaux scolaires et de formation sur les 65 000 détenus recensés. Il conclura que la prise en charge de la population carcérale par une planification stratégique et individuelle est «la meilleure méthode pour la réinsertion sociale des détenus et l'éradication du récidivisme ».