Le ministre de l'Intérieur a achevé sa visite à l'est du pays où il a rencontré les 15 walis de la région à Constantine. De nombreux dossiers ont été étudiés au cours de cette réunion et principalement la relance de l'industrie et la résorption du marché de l'informel. En plus des autorisations qui seront délivrées pour réglementer les faux- commerçants, une enveloppe de 30 milliards de dinars sera allouée pour réhabiliter 42 zones industrielles à travers le territoire national, a indiqué Dahou Ould Kablia. Intervenant devant les walis, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a déclaré désormais les walis doivent entrer de plain pied dans leur rôle d'acteurs du développement et de la croissance économique et industrielle. M. Ould Kablia a souhaité que les walis participent activement au processus de relance de l'investissement industriel, considéré comme un virage important dans le nouveau plan d'action du gouvernement. «Désormais, les walis ne doivent plus se contenter simplement de la gestion des aspects négatifs (hygiène du milieu et résorption du commerce informel entre autres)», a souligné le ministre faisant part de l'importance du rôle de ces cadres dans la «redynamisation de l'industrie du pays». M. Ould Kablia a rappelé, dans ce contexte, que la loi de finances pour 2011 avait déjà donné aux walis «des prérogatives leur permettant d'avoir un droit de regard sur la gestion des zones industrielles». Notant qu'une enveloppe financière conséquente avait été accordée pour financer les dossiers d'investissement déposés au niveau de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref), le ministre a souligné que sur les 13 813 dossiers d'investissement déposés en une seule année auprès de cet organisme, 14% ont été retenus. S'agissant des modalités d'octroi d'assiettes foncières aux investisseurs, M. Ould Kablia a souligné l'importance de l'établissement d'une «carte d'urbanisme industriel» (suggérée par un des walis), à condition qu'elle soit étudiée selon les standards internationaux et respectueuse de l'aspect architectural. Un budget de 30 milliards de dinars avait été accordé pour la réhabilitation de plusieurs zones d'activités, a ajouté le ministre, rappelant le programme de réalisation de 42 zones industrielles à travers le territoire national. Un programme en mesure, a-t-il souligné, de donner un nouveau souffle à l'activité industrielle nationale. M. Ould Kablia a également fait état de l'urgence de la récupération des espaces consacrés à l'investissement et qui n'ont pas été exploités par leurs bénéficiaires. La question de la «décentralisation de la décision relative à la gestion des zones industrielles» a été abondamment abordée par les walis qui ont reçu des assurances de la part du ministre de l'Industrie, Chérif Rahmani quant au règlement de ce problème. Un comité mixte regroupant le ministère de l'Intérieur et celui de l'Industrie sera incessamment installé pour étudier les facilitations à mettre en œuvre pour booster le développement économique et industriel, a également fait savoir M. Ould Kablia. S'agissant du traitement des dossiers d'investissement déposés, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement a souligné la nécessité d'accorder la priorité aux projets d'investissements «productifs, créateurs d'emplois et à même de couvrir les besoins du marché national». «Le développement de l'investissement dans le domaine industriel constitue aujourd'hui la mère des batailles pour le gouvernement», a ajouté Chérif Rahmani avant de plaider pour «davantage de prérogatives aux walis dans ce domaine». Au cours de cette rencontre, le ministre de l'Intérieur a souligné, que la résorption du commerce informel n'est ni une opération «ponctuelle», ni une opération «coup- de- poing». Le ministre a précisé que 70 613 intervenants au niveau du circuit du marché informel ont été recensés. Il a ajouté que les commerçants informels ont «réagi positivement» et que l'opération, pour laquelle le climat était «propice», se déroule sans incidents, d'autant, a-t-il indiqué, que les concernés savent qu'à court ou moyen terme «ils disposeront de moyens de remplacement pour poursuivre leurs activités». Un «choc psychologique» a été créé et une action dynamique est menée sur l'ensemble du territoire, a encore affirmé M. Ould Kablia, soulignant les mesures déjà prises «concomitamment avec cette opération de résorption du commerce informel», pour la réorganisation des activités commerciales, à travers le réaménagement d'espaces existants ou nouveaux. Les activités commerciales seront exercées dans des «espaces autorisés», et tous ces commerçants informels recevront au titre d'une première phase, pour justement les sortir de ce circuit, des «autorisations pour la pratique d'une activité commerciale». Ces mêmes commerçants pourront, dans une seconde phase, lorsque leur activité aura été bien «rodée» et que le nouveau mécanisme aura été bien mis en place, disposer d'un registre du commerce. Le ministre a également ajouté que pour tout cela, il existe des marchés de proximité envisagés de longue date et qui se réalisent dans tout le pays, ainsi que les locaux à usage commercial et professionnel réalisés dans le cadre de l'opération «100 locaux par commune». A propos de cette formule, il a indiqué que les locaux en cours de réalisation, au nombre de 13 571, seront, après leur achèvement, «exclusivement réservés au redéploiement des commerçants informels». Il a également fait savoir que les 7 997 locaux non encore lancés pour, notamment, des problèmes de foncier, seront «annulés». Le ministre a souligné dans ce sens que les crédits inscrits pour ces locaux «retourneront au budget du ministère de l'Intérieur pour être réaffectés à la réalisation de locaux mobiles à réaliser dans des espaces maîtrisés, même si c'est au centre des villes pour qu'ils ne perdent pas leur caractère de commerce de proximité, à condition qu'ils ne gênent ni les commerçants, ni les résidents des cités d'habitations ni encore la circulation automobile». Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, est intervenu à son tour pour notamment, rappeler les dispositions réglementaires régissant les marchés (de gros, de détail ou de proximité), avant que les walis ne prennent la parole pour évoquer la question du commerce informel dans leurs wilayas respectives, faisant particulièrement part de solutions préconisées localement pour mieux encadrer les activités commerciales.