Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a effectué une visite de travail dans la wilaya de Boumerdès au cours de laquelle il s'est rendu à Khemis El-Khechna où il a inspecté une exploitation agricole collective spécialisée dans la production des fourrages pour ovins. Au niveau du marché de gros des fruits et légumes, il s'est enquis des prix des différents produits agricoles et s'est ensuite rendu à Corso où il a visité le complexe Eriad de production de céréales et dérivés. Ce complexe a cessé de fonctionner suite aux importantes fissures apparues dans la structure de ses silos après le séisme de 2003 et les déboires connus par les entreprises publiques. Le ministre a pris la décision de la réouverture de la grande boulangerie et d'une structure qui lui est attenante, implantée au niveau de ce complexe Eriad de Corso. Au préalable, des travaux de rénovation seront menés. Au niveau du chef-lieu de wilaya, M. Benaïssa a posé la première pierre du siège de la Conservation des forêts puis il a procédé à la clôture du 1er Salon de l'agriculture qui s'est tenu durant deux jours à la salle OMS de Boumerdès. Le ministre, dans une allocution, a mis en avant le riche potentiel du monde rural algérien qui est «l'avenir du pays» et a exhorté la jeunesse à «prendre la direction de la campagne algérienne, et d'en préserver les terres et les potentialités». Il n'a pas manqué de faire le lien avec la science, le savoir et les nouvelles technologies dans l'amélioration de la production et de la productivité agricoles. Il a également annoncé que «si cet objectif d'amélioration devait nécessiter, à l'avenir, l'introduction de l'industrialisation de l'agriculture rurale, l'Etat marquera sa contribution par les facilitations nécessaires». Enfin, M. Benaïssa a souligné «la place prépondérante de la wilaya de Boumerdès dans la production agricole nationale, dont elle a occupé la 4e place en 2011, avec une production globale estimée à 76 milliards de dinars, avant de se hisser à la 3e place nationale en 2012, avec une production agricole d'une valeur de 107 milliards de dinars». Il a mis en avant les possibilités énormes de cette wilaya : «Boumerdès possède tout le potentiel nécessaire pour améliorer sa production et sa productivité grâce à ses très bonnes terres agricoles, la disponibilité en eaux d'irrigation et les grandes capacités de stockage, ainsi que son réseau routier». De plus, elle est mitoyenne de marchés d'importance pour ses produits assurés par les wilayas du Centre. Sur le chapitre de la production et de la commercialisation ovine, l'abattage excessif d'agnelles à l'approche de l'Aïd Al-Adha inquiète le ministère de l'Agriculture, qui a lancé un appel aux professionnels de la filière et aux consommateurs à préserver le patrimoine animal national. D'ailleurs, un décret datant de 1991 interdit l'abattage d'agnelles pour la nécessité vitale de la reproduction. L'inquiétude des pouvoirs publics est fondée sur le fait qu'il existe des maquignons qui vendent une grande partie de leurs brebis et gardent les moutons pour la fête de l'Aïd, en vue d'engranger des gains, créant ainsi un déséquilibre dans le cheptel reproducteur. L'abattage de brebis est favorisé également par son prix bas par rapport à celui du mouton. «Pour une gestion rationnelle du patrimoine animal national et sa préservation, les citoyens (consommateurs, commerçants, éleveurs) sont appelés à arrêter l'abattage des brebis reproductrices et des agnelles», indique-t-on. Selon les chiffres du ministère établis sur la base des animaux vaccinés, le cheptel ovin national est estimé à 22,5 millions de têtes, dont 13,8 millions de brebis. Le nombre d'animaux sacrifiés pendant l'Aïd Al Adha se situe entre 3 et 3,5 millions de têtes, selon les chiffres officiels qui ne comptent pas les bêtes sacrifiées par l'abattage clandestin. D'autre part, le ministère rassure que la production nationale «répond largement» à la demande. Quant à la hausse des prix du mouton constatée sur le marché, elles est attribuée à la «spéculation exercée par les maquignons qui travaillent dans la clandestinité et à l'augmentation des cours des aliments du bétail sur le marché mondial», d'après le ministère. L'Etat soutient également la production de plus d'un million de quintaux par an d'orge destinés à l'alimentation du cheptel ovin et bovin. Cette filière occupe 18,3% dans la production agricole nationale. D'autre part, un vaste programme de prévention et de sensibilisation, destiné aux éleveurs afin de prémunir le bétail contre les diverses maladies animales, est mené durant toute l'année, et suivi et appuyé par une campagne intensive de vaccination. Mais le contrôle et le réseau de vente continue d'échapper aux pouvoirs publics malgré les dispositions. Il n y a qu'à faire un tour aux points de vente des moutons de l'Aïd pour s'en assurer.