La presse nationale a rendu hommage à l'ancien président de la République Chadli Bendjedid, qualifié «d'homme de l'ouverture» et «père du multipartisme» en Algérie. Les Une de l'ensemble des titres sont accompagnées de la photo du défunt président, avec des titres en manchette annonçant son décès, samedi soir à l'hôpital Mohamed-Seghir-Nekkache (Aïn Naâdja). Sous le titre «l'Algérie perd l'homme de l'ouverture», le quotidien arabophone Al Khabar a relaté le parcours de 13 ans de Chadli à la tête de l'Algérie, soulignant la «magnanimité de l'homme» durant la Révolution et son «engagement» au lendemain de l'indépendance. Le journal a qualifié Chadli d'un «des plus intègres militaires au sein du pouvoir», mettant en exergue «l'estime» qui lui était vouée pour ses «qualités morales et sa grande humilité». Le quotidien a rappelé que l'époque de Chadli avait débuté un certain 7 février 1979 par une «période faste» pour se terminer un 11 janvier 1992 par une «crise aiguë». Sous le titre «Le père du multipartisme est mort», le journal Ennahar s'est intéressé à la personnalité du défunt qui était «élégant et sportif», en se basant sur des témoignages recueillis auprès des dirigeants et des personnalités qui l'avaient côtoyées. Dans l'éditorial du journal Ech Chaab, la directrice de la publication, qui était chargée de communication à la présidence, a rendu un vibrant hommage à l'ancien chef de l'Etat «qui tenait à être informé de tout ce qui se passait en Algérie, en dépit des tentatives de certains de lui cacher des vérités», témoigne-t-elle. L'éditorial de la publication Al Fadjr relate également la période de Chadli, marquée notamment par le rétablissement des relations diplomatiques avec le Maroc et l'abandon du socialisme comme mode de gestion. Le même journal a rappelé aussi que Chadli a été le premier président de l'Algérie indépendante à effectuer une visite officielle en France. Sous le titre «Chadli, l'aimé des Algériens et le père de la démocratie», le quotidien arabophone Ech Chourouk n'a pas tari d'éloges sur le défunt président qui avait fait «pleurer par son humilité le théologien Cheikh Al-Ghazali», alors recteur de l'université Emir Abdelkader de Constantine. Le tabloïd a également souligné que c'est sous le règne de Chadli que l'Etat palestinien a été proclamé en Algérie, ajoutant que le défunt s'était opposé à l'implication de l'armée algérienne dans la première guerre du Golfe (invasion du Koweït par l'Irak en 1990). Le quotidien francophone La Tribune, qui a titré sur «l'homme de la première Constitution libérale de l'Algérie», a relevé que Chadli est décédé un 6 octobre, soit en pleine commémoration des événements du 5 octobre 1988. Abondant dans le même sens, Le Soir d'Algérie note que c'est «le dernier octobre de Chadli», tout en publiant des témoignages de personnalités qui l'avaient connu. Pour l'Expression, «le pionnier des réformes» a été «le premier président algérien à démissionner», relevant que l'ancien chef d'Etat «n'avait pas été épargné par la médisance de ses détracteurs». «Il est clair qu'il aura subi plus que quiconque les méfaits de la rumeur qu'utilisaient sans vergogne certains cercles», écrit l'éditorialiste qui a rappelé les «attaques ciblant sa vie privée et ses proches». Le quotidien El Moudjahid, qui ouvre avec le message de condoléances du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a rappelé que «Chadli aura accompagné le processus démocratisation du pays». Selon El Moudjahid, le défunt président avait insisté auprès de son éditeur que l'ouvrage sur ses mémoires paraisse le 1er novembre 2012, à l'occasion du 58e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération. Le quotidien Liberté a, pour sa part, relaté le parcours de Chadli, arrivé au pouvoir après la mort de Houari Boumediene, alors que le journal El Watan qualifie le défunt de «président d'une époque trouble». «Après 13 ans de règne et 20 ans après son départ volontaire ou forcé des affaires, Chadli reste un personnage qui divise les Algériens. Un homme qui suscite la controverse», estime El Watan. Le Quotidien d'Oran abonde dans le même sens, le qualifiant cependant d'homme plutôt «simple, proche de la timidité, mais d'une grande sincérité». Le même journal rappelle que la génération de Novembre tire sa révérence, après la disparition successivement en 2012 de Abdelhamid Mehri, Ben Bella, Pierre Chaulet et Chadli.