Selon Amar Takjout, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de textile et cuir à la Radio nationale, qui intervenait sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, l'Algérie devrait interdire l'exportation des peaux semi-finies que les pays européens achètent parce que cela leur épargne le traitement des peaux brutes qui entraînent des rejets très toxiques dans l'environnement. Il souhaite que cette disposition soit incluse dans la loi de finances 2013. Seule l'exportation des peaux finies devrait être autorisée selon lui. Il révèle que des peaux brutes sont exportées frauduleusement pour plusieurs millions de dollars vers l'Italie notamment. En outre des tanneries clandestines existent dans le pays, fait-il savoir. Il fait remarquer que les services de l'environnement ont plus tendance à sanctionner les unités qui travaillent légalement et ne regardent pas du côté des tanneries qui agissent dans l'informel. Amar Takjout demande que les commandes publiques (il cite les draps pour les cités universitaires,pour les hôpitaux et même les centres pénitenciers) aillent au profit des entreprises nationales du textile. Cela permettra, dit-il, de récupérer 20 à 25 % des emplois perdus et relancer cette filière. Il estime autour de 8 000 à 10 000 le nombre de postes de travail qui seront ainsi créés, notamment à l'intérieur du pays. Il rappelle que près de 300 000 emplois ont été perdus dans la filière, dont plus de 250.000 emplois dans le privé, notamment à Alger, Oran, Blida, Médéa, et autour de 30 000 emplois dans le public, notamment à Sig, Khenchela, Tébessa, Tiaret, Mascara, Sidi Bel Abbès et Oran. La filière comptait plus de 4 000 entreprises privées dans les années 1980 tient-il à faire observer. Pour Amar Takoput, les conditions pour une véritable relance de l'industrie du textile existent, dans la mesure où l'infrastructure nécessaire et la main d'oeuvre qualifiée - à condition de rappeler les seniors, précise-t-il - sont là. La reconquête de 20% des parts de marché permettra à la filière de s'en sortir et de doubler son effectif actuel. A propos du partenariat dans ce secteur, il a rappelé que des opérateurs turcs comptent réaliser, en partenariat avec des Algériens, deux usines de confection et d'habillement dans les wilayas de Bejaia et Relizane, avec à la clé la création de 4 000 postes d'emploi supplémentaires en 2013. Par ailleurs, il a fait savoir que le ministère de l'Industrie a ordonné la réalisation d'une étude d'évaluation sur le plan de relance de la filière.