Les affrontements qui ont opposé vendredi après-midi partisans et opposants au président égyptien Mohamed Morsi qui manifestaient séparément sur la place Tahrir du Caire ont fait 42 blessés. Aucun mort n'a été déploré selon des sources médicales. Les protestataires affluaient vendredi par centaines sur la place Tahrir du Caire pour une manifestation à l'appel du courant de l'Etat civil au centième jour de l'accès du président Morsi au pouvoir en Egypte. Parallèlement, au même lieu les partisans des Frères musulmans manifestaient de leur côté pour protester contre l'acquittement prononcé en faveur de figures du régime déchu poursuivies pour l'assassinat de manifestants en février 2011 et soutenir la décision du président qui a limogé le procureur général. Il s'agit des premiers affrontements d'une telle ampleur entre partisans et adversaires du règne des Frères musulmans l'élection, il a plus de trois mois, de Morsi à la tête du pays. Une occasion que le courant islamiste a saisie pour casser les revendications des opposants, estiment des observateurs. Plusieurs dirigeants politiques et civils en Egypte ont dénoncé ces événements qui ont dégénéré avec l'attaque menée par des groupes d'individus contre le siège du Parti de la liberté et de la justice dans certaines provinces et appelé les protagonistes des deux camps à évacuer la place Tahrir. Les dirigeants du courant de l'Etat civil ont pour leur part accusé les Frères musulmans d'avoir organisé les émeutes. Par ailleurs, des centaines de militants de l'organisation des Frères musulmans et de son aile politique, le Parti de la liberté et de la justice, ont observé vendredi un sit-in devant le siège de la Haute cour au Caire pour dénoncer l'acquittement de 24 figures du régime déchu poursuivies pour l'assassinat de manifestants et soutenir le limogeage, par le président Morsi, du procureur général, appelant à l'assainissement de la justice. Selon des experts en droit, le limogeage par le président Morsi du procureur général Abdelmadjid Mahmoud, nommé au lendemain du verdict d'acquittement au poste d'ambassadeur au Vatican, engage le président et les Frères musulmans dans un conflit avec le pouvoir judiciaire, notamment après la dissolution du Conseil du peuple par le tribunal constitutionnel. Le corps judiciaire a en effet exprimé son soutien au procureur général qui a refusé de se conformer à la décision du président Morsi alors que des dirigeants politiques des Frères musulmans ont appelé leur adeptes à se rassembler samedi devant le bureau du procureur général pour l'empêcher d'y pénétrer. Le procureur général Abdelmadjid Mahmoud a déclaré qu'il restait à son poste, affirmant que «selon la loi, un membre du corps judiciaire ne peut pas être démis par le pouvoir exécutif».