Grièvement blessé, le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique a été mis à l'écart par sa hiérarchie terroriste. La décision a été prise par l'émir d'Al-Qaïda en personne, le sanguinaire Abdelmalek Droukdel alias Abou Mosaâb Abdel Woudoud. Cet état de fait n'a pas laissé indifférent Belaouar et ses proches qui jurent de ne pas tarder à se venger de leur hiérarchie. Mokhtar Belmokhtar alias «Belaouar», connu également dans le groupe sous le nom de «Khaled Abou Alabass», était le maître du Sahara. Cette zone vaste qui constitue la neuvième région du commandement a connu plusieurs dénominations à commencer par «l'émirat du désert», Katibat El-Moulathamoune (la phalange des enturbannés), avant que la région porte la dénomination de la zone sud d'Al-Qaïda au Maghreb islamique. Abdelmalek Droudkel a tenté de justifier la mise à l'écart de Mokhtar Bel Mokhtar indiquant que sa décision n'a rien de personnel mais cela a été fait dans le cadre de la bonne marche de l'organisation. L'émir d'Al-Qaïda a ajouté qu'en sa qualité de chef d'Aqmi et selon le pacte de ses membres, ils lui donnent la latitude de mettre à l'écart toute personne dans laquelle il ne voit plus les caractéristiques nécessaires pour assurer le commandement ou qui met en péril l'unité et la cohésion des différentes unités de l'organisation. Selon des sources proches de certains membres de cette organisation criminelle, la mise à l'écart de Mokhtar Belmokhtar alias Khaled Abou Al Abass, émir de la qatiba des enturbannés, est une mesure administrative et organisationnelle ordinaire. Contrairement à des sources qui parlent de troubles et de disputes dans les rangs des terroristes en raison du limogeage de l'émir Belmokhtar, l'un des proches de Droudkel a indiqué que Belaouaur aurait accepté comme telle la décision de son chef, ajoutant que cette décision n'enlève rien aux mérites de Belmokhtar. Dans un communiqué signé par Droudkel, Aqmi a annoncé, de manière officielle, la mise à l'écart de Belaouar. Selon une source proche de l'émir du Sahara, Yahya Abu El Hammam, révélant que ce dernier avait envoyé une délégation portant des messages de l'émir d'Aqmi aux membres du conseil de la choura de la qatiba. Le message a été lu devant l'assemblée et distribué par la suite aux combattants de l'organisation terroriste. Une autre source proche d'Aqmi a indiqué que les raisons du limogeage de Belaouar seraient dû au non-respect de ligne politique de l'organisation et de ses prises de décisions contraires aux recommandations de l'émirat. Pour l'instant, la gestion des affaires de la qatiba «El-Moulethemine» les enturbannés, l'une des plus anciennes de l'émirat du Sahara, est assurée par le conseil de la choura, en attendant qu'un nouvel émir soit désigné et niant, en même temps, qu'il y ait des dissensions en sein de l'organisation. «Mokhtar Belmokhtar n'est ni le premier ni le dernier à être mis à l'écart», a indiqué un responsable d'Aqmi sur un site islamiste. Ce dernier devait ajouter que selon lui «Grâce à Dieu» que Belaouar se plie avec sagesse à la décision de son émir et continue à obéir aux ordres, ce qui prouve que les «moudjahidines» consacrent leur vie à l'islam et n'ont rien de personnel». Ledit responsable a ajouté que le combat devrait continuer et que les décisions prises par les chefs d'Aqmi ne subiront pas les contrecoups de la mort d'un chef ou de sa mise à l'écart. Ce n'est pas la version d'un proche de Belaouar qui s'est exprimé sous l'anonymat indiquant que la réplique à cette décision sera prise au moment opportun mais sans donner des précisions. La guerre des chefs au sein des groupes terroristes ne date pas d'aujourd'hui, la moitié des éléments de ces groupes terroristes se sont auto-flingués pour le pouvoir.