Qu'on ne se trompe pas. Ceux qui sont au pouvoir ne veulent pas en sortir et ceux qui n'y sont pas veulent absolument y être. Ceux qui y sont veulent affaiblir les autres, c'est-à-dire ceux qui sont dans l'opposition. C'est de bonne guerre. Ils l'ont déjà fait et continueront à le faire, même en usant de leur position de pouvoir. Pourquoi avoir d'abord usé Taleb Ibrahim et Ghozali en ne donnant pas la légalité à leurs partis ? Quant à l'opposition, elle a tenté d'affaiblir le pouvoir, de le décrédibiliser, de lui faire perdre les élections, en vain. L'opposition paie pour les départs en solitaire, c'est-à-dire l'inefficacité des actions isolées, et l'impossibilité de l'action concertée. C'est peut-être trop simple comme explication mais, à l'évidence, elle peut être validée comme partie de la vérité. Tout de même, l'opposition est encore là et s'étonne qu'elle soit encore là. Elle ne s'est pas faite «hara kiri» malgré que la fermeture du champ politique et de tout ce qui va avec auraient dû inciter ses composantes à tirer leur révérence à la vie politique. Pas donc d'acte de décès collectif pour placer le pouvoir devant ses responsabilités. Quelle différence alors entre une agonie durable et une disparition totale ? La première donne toujours l'espoir d'une sortie de coma, même avec des séquelles, mais quand même avec l'espoir que tout va changer, au moins qu'il y ait une sortie de la stagnation car ce qu'on appelle la stabilité en terme de personnels hautement placés peut s'appeler en réalité une régression du fait que ce sont toujours les mêmes idées qui tournent, même si les contextes stratégiques changent.