Apparemment, les sept milliards de dinars alloués par l'Etat pour la prise en charge totale de la commission de surveillance des élections locales du 29 novembre, ne satisfait pas le président de cette commission, Mohamed Seddiki, puisque ce dernier, dépourvu de tout sens de la rhétorique, a exigé lors d'une conférence de presse, organisée au siège de la wilaya, que chaque membre de la dite commission doit être payé 60 000 DA jour. «Les membres de la commission se sont dit qu'il n'y avait aucune raison qu'ils soient payés moins que les membres de la commission de supervision», a-t-il tenté d'expliquer. Voulant se rattraper devant l'étonnement des journalistes présents, il dira : «c'est du gaspillage ! Mais si les membres de la commission des magistrats travaillent bénévolement, on en fera de même». Seddiki n'a pas fini de ramener la question de l'argent sur le tapis, puisqu'il s'est engagé à parler des observateurs nationaux et de leur rapport sur les élections législatives du 10 mai, en déclarant : «ce rapport fait par les observateurs ne m'honore pas personnellement» et d'affirmer : «ils nous ont critiqué et pris de l'argent par-dessus le marché». Agacé, il ajoutera «notre argent reste chez nous». Questionné par un confrère sur la véracité de ses propos, Seddiki se contredira, en disant : «les observateurs ont déclaré qu'ils sont payés par leur institution. Je ne sais pas si c'est vrai ou pas». Mohamed Seddiki est revenu sur les recommandations que la commission avait émises lors des élections législatives du 10 mai, lesquelles n'ont pas été prises en considération par l'autorité locale. «Si vous me posez la question de savoir si les recommandations de la commission ont été toutes satisfaites, je vous répondrais : juste un peu !», a-t-il dit, en ajoutant que cet état de fait a poussé la commission à soumettre quelques remarques, lesquelles seront soumises à l'administration lors d'une rencontre prochaine avec le ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia. Il a ajouté qu'une demande sera formulée à l'adresse du ministre de l'Intérieur pour que «l'égalité règne entre tous les partis politiques». Seddiki a critiqué la lenteur dans l'installation de la commission de surveillance. «Il aurait pu l'installer un mois plus tôt. Nous nous retrouvons très limités par le temps, à présent». Le président de la commission a révélé quelques soucis rencontrés par les partis politiques lors du dépôt des listes de candidatures. Il a accusé l'administration de faciliter les démarches au vieux parti unique FLN. «Le FLN a toutes les facilités», a-t-il clamé. Il a cité, également, des cas de non-respect à la loi, citant l'exemple de la wilaya d'Aïn Defla où le directeur de la réglementation des affaires générales (Drag), se permet de refuser les listes qui n'arrangent pas les intérêts de son frère, parce que ce dernier est candidat. Il a, par ailleurs, fustigé la loi sur le taux des femmes sur les listes de candidatures dont beaucoup ont été éliminées non sans accuser aussi, certains partis de fraudeurs. Selon lui, il est toujours à la tête de cette commission pour «militer et éviter que le scénario du 10 mai ne se reproduise», car toujours, selon ses propos, «celui qui ne s'oublie pas dans le militantisme politique, ne peut militer», a-t-il estimé.