Accusé d'être à l'origine des révoltes populaires dans plusieurs pays arabes, le Qatar s'invite dans le conflit palestino-palestinien avec des intentions douteuses, c'est le moins que l'on puisse dire. Sinon comment peut-on expliquer que l'émir des pays arabes, pardon du Qatar trouvent le moyen de se rendre dans la bande de Ghaza, mettant le Président palestinien et son gouvernement sous quarantaine ? C'est la première fois dans l'histoire, qu'un gouvernement déchu reçoit la visite d'un monarque ou d'un chef d'Etat, ignorant les dirigeants officiels de ce pays. Par cette visite, l'émir du Qatar a contribué dans la division du peuple palestinien déjà déchiré entre partisans de Hamas et de Fateh. Les spécialistes du proche Orient s'interrogent sur les objectifs exacts de cette visite et la majorité trouve que ce n'est certainement pas au profit du peuple Palestinien. Le président palestinien Mahmoud Abas n'a pas osé dire les quatre vérités sur cette visite énigmatique. Mahmoud Abas s'est contenté de déclarer je cite : «Je souhaite que la visite de l'émir n'affecte pas le processus de réconciliation entamé avec ses rivaux du Hamas et ne soit pas prise pour la reconnaissance d'un territoire palestinien distinct de la Cisjordanie». Evoquant la visite à la bande de Ghaza, plusieurs médias internationaux ont fustigé le roi du Qatar, l'accusant d'être au service d'Israël. «En se rendant à Ghaza, l'émir prend position pour le Hamas et dramatise le rapport entre les frères ennemis à un moment où l'autorité palestinienne est en crise», a écrit un journal. «L'émir du Qatar veut achèter la sécurité de Hamas pour garantir la sécurité d'Israël», a indiqué un journal en ligne. Le journal a également ajouté que la «Sainte Alliance Qatar Israël» se construit sur le dos des Palestiniens. «Le Qatar réalise un repositionnement de sa diplomatie régionale et s'assure en même temps un coup médiatique en jouant au-dessus de sa catégorie», a expliqué Antoine Basbous, directeur de l'Observatoire des pays arabes et auteur de Le tsunami Arabe. «Ce n'est pas une puissance qui joue la diplomatie de l'exclusion mais qui trouve son avantage dans le brassage multiple de réseaux, de contacts, de contextes. Le Qatar parle avec la terre entière pour défendre ses propres intérêts», poursuit Antoine Basbous. «Le Qatar surfe sur la crête de la vague», a-t-il ajouté. Selon un journal français, le Qatar est un petit pays qui garde des bons termes avec les puissances occidentales, avec Israël, mais également avec l'Egypte ou l'Iran. Le Qatar qui dispose d'une véritable machine de guerre financière et médiatique avec sa chaîne Al-Jazeera - n'hésite pas à jouer sur tous les tableaux et à s'imposer comme un interlocuteur incontournable dans les conflits de la région. Au même moment où l'émir du Qatar effectuait sa visite énigmatique, des raids de l'aviation Israélienne ont tué 2 Palestiniens et blessant 7 autres. Notre «ami l'émir n'a pas prononcé un seul mot pour condamner ces actes, ni par le biais de ces discours et ni dans ses déclarations publicitaires à la presse. En somme, le Qatar a encore fois surpris, il est en mesure de souffler définitivement le projet du peuple palestinien. Il a les moyens de le faire, l'exemple du «printemps arabe» le témoigne.