Le roman Nedjma de Kateb Yacine a fait l'objet lundi à la Maison de la culture de Tizi Ouzou d'un essai d'interprétation par Mme Boukhelou Malika, enseignante en langue et civilisation françaises à l'université Mouloud-Mammeri. Intervenant lors d'un colloque dédié à l'œuvre et la vie de cet illustre homme de lettres, la conférencière a considéré, au titre d'une communication intitulée «Nedjma au rendez-vous de l'histoire» que ce roman «est la meilleure œuvre romanesque de feu Kateb Yacine, qui fut, simultanément, militant ardent de la cause nationale, journaliste, homme de théâtre et écrivain, connu pour son style épique et la clarté du récit, aux significations riches et croustillantes». Ce roman, édité en 1956, en pleine guerre de Libération nationale, exige du lecteur, pour sa compréhension, de «bien connaître l'histoire et la culture algériennes, surtout en ce qui a trait à la résistance populaire contre les envahisseurs, qui fut la principale source d'inspiration de l'écrivain, imbu du charisme des héros qui ont marqué l'histoire nationale, à l'instar de Jugurtha et de l'Emir Abdelkader et bien d'autres». Selon l'intervenante, «L'amour de la patrie et la Révolution configurent constamment dans cette œuvre romanesque fétiche», en ce sens, a-t-elle expliqué, que Nedjma «incarne, en même temps, l'amour maternel et celui de l'Algérie, ce qui lui confère une dimension universelle pour les valeurs d'ouverture sur l'autre et de justice qu'il véhicule». En témoignent, a-t-elle relevé «les positions de Kateb par rapport aux causes palestinienne et vietnamienne». Cette occasion a donné lieu également à des témoignages sur Kateb Yacine, livrés par sa soeur Fadila, des amis et anciens collègues, à l'instar des journalistes Benachour Bouziane et Ziad Mohand Saïd.