«L'enfant a, de par sa nature, besoin d'une protection spéciale où se conjuguent et se complètent les efforts de la famille, de l'école et de la société, ainsi que les principes de base de la religion et de la morale, les moyens matériels et pédagogiques, et les garanties juridiques et réglementaires, malheureusement, ces principes on ne les voit pas aujourd'hui dans notre pays, l'enfant algérien est devenu la victime principale des différents fléaux de notre société», a déclaré, M. Arar Abderrahmane, président du réseau Nada pour la défense des droits de l'enfant, lors du séminaire tenu hier en partenariat avec l'association des Oulémas. Cette rencontre a été organisée dans le but de soulever l'intérêt que porte l'islam à la bonne protection des enfants, en rappelant l'ensemble des dispositions que consacrent les instruments internationaux, ce qui implique le respect des droits de l'enfant mais aussi l'importance d'établir un cadre protecteur pour tous les enfants afin de leur assurer une meilleure protection. M. Abderrazek, président des Oulémas musulmans algériens, a déclaré que «les parents sont les responsables de la souffrance de leurs enfants, le manque de responsabilité et le non-application des lois légitimes et les lois musulmanes ont créé des problèmes flagrants dans notre société». La naissance d'enfants hors mariage reste un tabou en Algérie ; l'Etat enregistre plus de 3 000 bébés abandonnés chaque année. Il n'est pas établi, néanmoins, si le chiffre incluait les enfants qui voient le jour avant que l'enregistrement du mariage de leurs parents à l'état civil. La maman, souvent jeune – la majorité des mères célibataires sont âgées de moins de 20 ans et sont issues de couches sociales défavorisées – se retrouve donc seule à prendre la décision de garder son enfant. D'autre part, M. Arar a souligné que plus de 41 000 cas de divorce sont enregistrés chaque année et plus de 11 000 enfants âgés entre 13 ans et 19 ans sont actuellement poursuivis en justice, sans compter les drogués. A ce titre, le conférencier a appelé les différents acteurs à se mobiliser afin de mettre fin à cette situation alarmante ; il faut lancer également des enquêtes, des contrôles et des campagnes de sensibilisation par le biais des médias pour dépasser ce tabou et sauver nos enfants.