Le programme national de développement des énergies renouvelables, lancé en 2011, suit son cours normal. Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Noureddine Bouterfa, président-directeur général de Sonelgaz, a rappelé les phases de ce programme dont la première qui connaît un début de concrétisation consiste en la définition des projets, des moyens et des technologies. Il est prévu le lancement de la centrale pilote de Ghardaïa en photovoltaïque (1 MW) alors que l'éolienne d'Adrar sera mise en marche dans quelques mois. Il rappelle également que l'usine de Rouiba est en cours de construction pour la fabrication de panneaux photovoltaïques. Il y a beaucoup de questions encore en suspens, fait remarquer le P-DG de Sonelgaz, touchant au choix des technologies, à la formation, au partenariat... Sur les 12 000 MW du programme national, à produire à l'échéance 2030, il précise que quelque 7 500 MW viendront du solaire thermique, 2 000 MW de l'éolien et le reste du photovoltaïque. M. Bouterfa insiste sur le fait qu'il s'agit de sources intermittentes qui dépendent du soleil et du vent et que pour le solaire, le problème du stockage de l'électricité n'est pas réglé. Il est inconcevable de compter sur les énergies renouvelables pour faire face aux pics de consommation. Elles servent surtout à économiser le gaz naturel, fait-il savoir. Sans stockage, dit-il, il n'y a pas d'électricité solaire. On évalue, ajoute-t-il, pour savoir quelle technologie introduire dans le programme (entre les sels fondus qui ont fait leurs preuves, mais sont des fluides dangereux à manipuler, et la céramique qui n'est pas encore mature comme solution, il faut attendre 7 à 10 ans pour le savoir, fait-il remarquer). De plus, l'électricité produite doit être ensuite acheminée et distribuée, le facteur transport est important, fait-il observer. De ce fait, explique-t-il, le programme solaire n'a rien à voir avec la satisfaction de la demande en électricité, le solaire vient en appoint ou en complément. Tant que l'énergie solaire n'est pas mise à l'épreuve, le sud et le sud-est du pays seront alimentés par l'électricité classique. A propos de Desertec, le projet prévoit 1000 MW (900 MW à exporter et 100 MW pour la consommation interne), il reste, dit-il, beaucoup de préalables à régler, c'est un projet à très long terme.