La liste FLN pour les élections prochaines présente la particularité de regrouper pour la première fois des citoyens à la compétence avérée. La population, jusque-là déplorait de leurs mauvaises conditions de vie en raison de l'incompétence et l'indélicatesse des responsables locaux. Ces derniers ont d'ailleurs eu des démêlés avec la justice et n'ont pu achever leur mandat. Ils étaient tous issus d'un seul et même parti, autre que le FLN. Ces citoyens ont donc décidé de s'impliquer et se porter candidats. Le travail de proximité a constitué le plus important de leur campagne placée sous le slogan de «la volonté d'être utile» et leur leitmotiv «dépasser les clivages». Le groupe très solidaire à la tête duquel se trouve, M. Ibaouni, syndicaliste à la retraite et journaliste, se veut «une force de propositions agissante pour améliorer les conditions de vie des citoyens et rendre la commune plus attractive.» Pour ce faire, la liste est composée de plusieurs experts dont un financier et un autre rompu à la gestion au niveau de la Cnas. Pour eux, «il s'agit de la réhabilitation de Boumerdès en tant que grande commune, chef-lieu avec un statut particulier, et instaurer une nouvelle démarche de développement basée sur un partenariat créateur de synergie entre les élus, les citoyens, les associations et les universitaires.» Déjà, cette équipe met un bémol aux chiffres officiels concernant la population. Si on compte les 30 000 étudiants qui vivent 10 mois sur douze au niveau de la commune et les estivants qui sont de l'ordre de 10 000, la population de Boumerdès se chiffrerait à 100 000 et non à 41 000 âmes. Autrement dit, tout développement doit inclure dans ses données ce chiffre autour duquel toute stratégie devrait se construire. Paradoxalement, l'APC actuelle accuse un excédent financier non consommé de 20 millions de dinars et 35 projets en retard, un faible taux de recouvrement de la fiscalité (8%) et une APC au bord de l'asphyxie avec des présidents poursuivis en justice. Ainsi, le FLN qui a été absent pendant plus d'une vingtaine d'années à la tête de la commune, escompte redresser la barre avec comme priorité «rendre confiance entre élus-électeurs» avec une communication tous azimuts, la débureaucratisation et la décentralisation ainsi qu'une gestion efficace en faisant appel à des compétences et à des collaborations là où elles se trouvent. Cette ouverture plaît à l'électorat qui a, pour une fois, entendu un autre son de cloche autre que «des promesses de logement ou de travail». Le langage de la vérité au-delà de la couleur partisane passera-t-il ? Il faut attendre le 29 novembre pour s'en assurer.